Franck sorbier
SORBIER COMPRENDRE LE MONDE
Franck Sorbier ne pouvait pas commencer son film sans faire un hommage à Robert Hossein, qui fut leur indéfectible amis, lui tonitruant, qui les voyait vrombir comme les ailes d’un colibri pour au final ne faire aucun bruit, car leur magie rappelle souvent le chaos calme de ces gens qui se battent pour se tenir en équilibre, comme des funambules tout en plumes de légèreté, l’un contre l’être, l’autre contre vents et marées, dans le silence assourdissant de l’argent de la Fashion Week qui promeut des jeunes hommes de 23 ans avec un talent juste présumé.
Leur show sonne comme un échange de caresses et de regards, les autres boivent jusqu’aux premières lueurs, mais, moi, toute la nuit je négocie avec moi-même et avec ma conscience pour savoir à qui je vais porter sur la feuille blanche mon calame couture. Voici donc revenus les jours du carnaval de la mode, ce parc magnifique où chacun veut courir plus vite que l’autre pour arriver à attirer l’attention. Fils d’or pour ourdir ma journée ; un débris de guipure brillant de couleurs, jusqu’au rêve où je peux rester enfant et libre encore un peu, l’enfance retrouvée en abondance par les robes du Maître.
J’ai cette amère meurtrissure en mon cœur d’un archer sans cible, attendant que ma flèche fuse dans le bruit de la rosée qui produit comme Franck des gouttes de beauté. Elle est Diane chasseresse, et Antigone de Sophocle à la fois. « Comprendre… Vous n’avez que ce mot là à la bouche, tous, depuis que je suis toute petite. Il fallait comprendre qu’on ne peut pas toucher à l’eau, à la belle eau fuyante et froide parce que cela mouille les dalles, à la terre parce que cela tâche les robes. Lire la suite »