Mois: janvier 2023

ON AURA TOUS VU DE LA POÉSIE

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Un prêtre avait mentionné que l’univers avait commencé avec la phrase… « et la lumière fut ». Un physicien lui avait répondu qu’il pouvait acquiescer cette formule si elle était légèrement modifiée par… « et l’énergie piézoélectrique fut. » Il est temps d’envisager, que de façon analogue, nos énoncés poétiques seront éventuellement reformulés par des disciplines scientifiques.

La poésie sera à la remorque des visions du monde un peu archaïque aujourd’hui. Pourtant le nouveau télescope, James-Webb, nous montre un univers plein de poésie dans la mécanique céleste. Voilà donc deux designers de mode à la recherche de leur contribution au savoir, quant à la nature de la réalité corrélative. Lire la suite »

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HAUTE CLÔTURE L’ÉCRIT DE L’ÉCRAN

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Voilà donc la clôture de la Fashion Week de Paris, qui s’arrête sur un bilan bien pauvre où seules quelques maisons ont présenté de vraies robes de Haute Couture dans les règles de celle-ci ; je pense à Franck Sorbier et à Valentino. Les autres se contentent de quelques robes de prêt-à-porter pour bimbos, vivant à Dubaï en mal d’Europe, suffisamment larges pour leur séant et leur poitrine exagérément rebondie.

Que dire ! Probablement, rien de pertinent… rien d’intéressant…, car créé en marge de tout ce qui peut paraître symbolique est imperméable au génie. Essayez d’ouvrir des portes verrouillées, garnies de triple barreaux de la haute mouture, avec ses murs et ses clôtures surmontés de culs-de-bouteille pour faire croire que l’on ne peut pas les atteindre, est un sophisme. Ils sont endormis sur des cartons d’idées soigneusement entassés, cadenassés par une serrure monstrueusement fermée par de vieilles filles hermétiquement et boutonneuses, bien gardées par deux dragons de Tolède, comme une petite tour d’ivoire dans la nuit, la plus ténébreuse.

Quelques croquis dans l’enfer sur un trône splendide, une machine à coudre avec une bouche surmontée d’une moustache de serpent, comme si un aérolite serait tombé sur le chapeau du Marant et que celle-ci n’a même pas pu faire exploser son égo. Les lauriers de la mode, précurseurs de rêves qui jouent aux dominos sur les ruines qu’ils ont fabriqué, transformant la scène en bazar mobile, assis sur un pot de chambre, invitant des monstres botoxés dans les ateliers d’un brocanteur de la divinité des divinités : Vishnu. Lire la suite »

COUTURE FAUST ET VALENTINO

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La nuit se répand sur les quais de Seine dans l’ombre tranquille, là où le public attend dans le froid du soir, laisse entendre quelques soupirs au souvenir de l’été. Le jour, qui s’achève, promet un impénétrable rêve, sur fond de porche obscurci par les lanternes à peine luisante. Il sort une tiède buée de l’étable à bimbos assises sur le « front raw », là où les bêtes de scène et leurs rituels font vrombir les déclencheurs des Iphones sur le ciel gris du restaurant le Faust. Lire la suite »

JULIEN FOURNIÉ UNE SUR DIX

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Véritablement folle ces années, car le nombre de robes Haute Couture se transforme au fur et à mesure des années en peau de chagrin. Et nous voilà, face à quelques croquis de l’enfer du prêt-à-porter que l’on aurait pu trouver chez le Zara Suédois, nous en avons été tous retournés ! Pour finalement, apprendre sur France 3, le jour où nous aurions du être invités à la collection (comme quoi une bonne action est toujours récompensée), que la broderie de la seule robe Haute Couture, digne de ce label, a été réalisée en Inde chez le fameux fabricant, que toute la mode connaît à Bombay, » l’atelier Shanagar « ; le prince de la broderie qui officie en sous main comme un vieux buvard. Lire la suite »

CHANEL TOUT EN CARTON

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Le bestiaire, que l’artiste Xavier Veilhan créé pour le défilé Chanel, était suffisamment fantaisiste pour éviter toute accusation de cruauté envers les animaux, et le tout en carton devait définitivement faire taire les commentaires. Chapeaux hauts de forme, nœuds papillons et bottes blanches à lacets pour une madame Loyale, façon majorette de pacotille, tirée de la parade et du spectacle « Chapeau Melon et Nœuds de Cuir ».

Les vestes en tweed, style coco, étaient associées à des jupes plissées, des shorts larges ou des minijupes à volants en tulle mousseux, tandis que les manteaux évasés accentuaient la taille de modèles anorexiques. Pour une business woman, disait le président le plus British de la maison, avec « madame Loyale » la Karine, les animaux sont une source d’inspiration pour les plus grands artistes de ce monde, à l’instar de Frida Kahlo ou Picasso.

Les sculptures géantes stylisées de créatures telles qu’un buffle bien connu dans les campagnes françaises pour un bluffe et un effet bœuf. Ainsi mettre les animaux à toutes les sauces pour masquer une collection précieuse et technique grâce aux ateliers Lesage, mais pauvre par sa création pour une béarnaise bien fade. Je n’ai pu percer ces portes d’ivoire où parfois le monde nous sépare de ces invincibles créateurs. Ici les premiers instants de la collection sont l’image d’un engourdissement nébuleux qui ne saisit pas l’instant précis où l’œuvre d’un couturier prend sur votre existence et sur nos cahiers de mode. Lire la suite »

MARGIELA PAR GALLIANO

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Un souffle magique a circulé, avant-hier, parmi les invités qui se faisaient face, pour une démonstration grandiose mais non-outrageuse, et légèrement ludique, un équilibre qui s’esquisse en même temps qu’une évolution qui se façonne avec son histoire. Voilà un créateur, un de plus mis au banc des accusés, un créateur qui l’a toujours été et qui le restera, John Galliano le prince de la couture celui qui, finalement, ressemble le plus à Karl Lagerfeld. Pleins feux sur le vêtement, qui n’est pas qu’un produit de consommation valable une saison, mais qui est une histoire, une vie, une évolution, et surtout une rédemption.

Une collection qui est la plus belle, la plus snob, la plus intello, la plus radicale, la plus influente, la plus importable aussi, mais surtout la plus désirable… Une radicalité qui rappelle celle de l’écrivain Jack Kerouac, et finalement, l’ex-pariât de la mode qui passe chez Margiela pour une greffe qui est prise, en laissant au passage les interrogations que laissaient planer ces messieurs de la famille, des institutions de la mode.

Adepte de la récupération, du bricolage et du recyclage, bien avant l’heure, nous nous souvenons de sa collection chez Dior et des sacs poubelles, terriblement ingénieux. C’est bluffant, souvent stupéfiant, et il y a de l’humour, du Dadaïsme dans les détournements de Galliano où la fripe se fait « arty », poétique aussi, empreinte de vécu et remasterisée avec une maîtrise de la technique qui se révèle sous nos yeux.

John joue les faux Punks et le concept du paupérisme, mais aussi délibérément théâtral. Un doigt d’honneur à l’univers de la mode qui veut être beaucoup plus classique et conformiste que quelques excentricités deci delà pourraient le laisser supposer, un pied de nez, un doigt d’honneur, à un milieu engoncé, mieux, une invitation à réinventer le monde de Tolède, celui-là même qui l’a supprimé de la scène médiatique de la Fashion plutôt que de le faire soigner. Lire la suite »

DANS LA CÉCITÉ DE LA FASHION WEEK

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Voici le chaos de la Fashion Week de Paris 2023 qui se termine. Une très grande partie d’énergie dépensée autour de défilés qui s’évaporent grâce aux fonctionnaires de ces institutions, étant incapables de réinventer le modèle de celle-ci. Peu créatifs, ils diffusent des vidéos se transformant en youtubeurs, mais surtout entubeurs de publics céphalo-abstinents. Lire la suite »

AMI UNE RÉPONSE DANS LE MANTEAU

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La maison Ami, qui nous avait habituée à des collections plus mornes autrefois, glisse aujourd’hui sur la voie de la « Chanelisation ». Comme quoi, une fois de plus, il faut toujours garder l’esprit ouvert, et le fait que l’on nous lit c’est parce que nous n’avons pas d’à priori sur les créateurs. C’est dans l’antre de la Fashion Week de Paris, à La Bastille, rond point, dorénavant détourné en embouteillage permanent, que nous avons déposé nos cahiers de mode pour quelques minutes d’attente et quelques secondes de défilé.

Sur une musique, qui titre « Fleeting futur », futur fugitif ou fugace, c’est selon, un splendide manteau blanc apparaît ainsi que des vestes blanches pour femmes en couleur de peau, qui déambulent, au teint pâle et enchanteur.

Elles ont, dans leur démarche, un air noblement maniéré. Grandes et sveltes, leur sourire est intérieur et tranquille et leurs yeux assurés, comme Inès le faisait autrefois. Elle avait cette nonchalance rendue possible par la rigueur des coupes ; manteau beige pour nuit claire, en jupe courte de sequin et pull mérinos assorti. Toute la simplicité et l’élégance dans la nonchalance d’un être. Lire la suite »

VUITTON OBJECTIF NUL

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C’est dans le lieu, le plus emblématique de la capitale, que le prince du luxe a choisi de présenter la collection de son fleuron, dans le saint des saints de la culture la cour Carré du Louvre. Petits Barons des Cévennes, Vicomtesses de Bretagne et leurs Marquis « gode Michelet », se prêtent, sans aucune escarmouche, à la fouille systématique de l’entrée du palais, sur une population triée sur le « mollet ».

Et c’est à Colm Dillane, créateur new-yorkais, à qui revient l’honneur du grand écart et de l’entrelacement d’une mode, aux contours flous, qui correspond aux nouvelles valeurs de l’homme chez Vuitton. Et comme le faisait Rabelais avec l’Abbaye de Thélème, un homme afro-européen « mégot de shit à la bouche, et feutre à tag dans les poches, représente le nouveau maitre étalon, ce qui visiblement excite ma voisine qui pense que l’homme est une création du besoin et pas du désir. Lire la suite »

GIVENCHIC DEVIENT GIVENCHEAP

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Voilà encore un couturier autodidacte, mais qui lui l’assume, l’homme de Chicago, Mathew M. William, crée la couture comme une boule de flippers de l’Illinois rebondissant sur des bumpers brandés « LVM Hash » comme pour apprendre a être un expert de soi-même. Si Hubert de Givenchy m’était conté, ses amis lui auraient dit : « Venet*» voir ce que le Seigneur des Arnault réalise avec votre marque, voulant ainsi passer de l’état de Seigneur au stade supérieur, celui de devenir le Dieu de la mode en personne. Lire la suite »

YSL MASCULIN SINGULIER

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Dans la douce pénombre du nouveau fleuron du Groupe Kering, les spots se reflétaient dans les yeux azurs des mannequins, et comme un baiser qui nous fait frémir, Vaccarello, le magicien, fait frissonner notre âme dans un geste si neutre que nous en sommes tous surpris. Un piano à queue, au milieu de la grande salle ronde, installé là pour l’actrice Charlotte Gainsbourg qui joue sur les touches de la mélancolie. Lire la suite »

DOLCE GABANA SM MONSIEUR SADE

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Je ne suis pas un esprit facile, j’en conviens, mais entre la facilité pour pondre sans effort et la fécondité laborieuse, je sais faire la différence, et il y a un abîme d’incompréhension pour mon esprit qui cogite face à cette couture « SM » intellectualisée à la sauce Marquis de Sade. Un corset pour homme, le must-have de la mode masculine pour Dolce Gabbana ! Après le fouet, le corset, bientôt le « Gode » Grand Dieu ! Une véritable « Annus horribilis » ! Finalement de nos jours, personne n’est choquée si une femme porte une veste de soirée, seul le voile choque les imbéciles. Mais, c’est une autre affaire, si un homme porte un corset ! Le XXe siècle a été marqué par des révolutions sociales et esthétiques. Malheureusement, les femmes ont gagné seulement une caricature de liberté… Lire la suite »