Mois: décembre 2022
VUITTON GRAND BOUDDHA PESTE HOTEL
Louis Vuitton ouvrira bientôt son tout premier hôtel de luxe, et le bâtiment choisi par le Seigneur sera son siège social historique de Paris. En effet, plus besoin de cadres, ni de couturiers dans la maison, car plus aucune décision ne se prend sans l’aval de la famille, qui pioche à foison dans les archives du Maitre de Granville.
Un hôtel de 3 716 mètres carrés qui verra aussi la boutique Vuitton, la plus grande du monde, exclusivement réservée la nuit aux clients de l’hôtel qui voudraient acquérir des valises et des sacs en toile cirée monogrammées. Rue du Pont Neuf ! qui est en réalité le plus vieux pont de Paris, mais dans le groupe on n’est pas à un paradoxe prêt. Un hôtel Louis Vuitton annoncé par le président-directeur général Michael Burke, qui atteste l’article publié par Canal-Luxe il y a 10 ans, sur le recentrage du triangle d’or de Paris dans son centre historique. Lire la suite »
CAFÉ DE LA POÉSIE
Une cuisine raffinée, pour un oasis de tranquillité en plein cœur du Marais, on vient en voisin, en habitué, on ne frappe pas, mieux, on vous attend même si l’heure tourne. Vous ne perdrez pas votre temps à faire une étape dans cet ancien passage du théâtre de Molière. Un endroit, un peu magique, le Café de la Poésie rassemble des gens heureux du quartier. J’ai beaucoup aimé « l’Œuf parfait cocotte » de la semaine ; savoureux à souhait que nous avons partagé avec ma bimbo de service : cet esprit simple mais qui n’est seulement que peu meublé de l’intérieur.
Si votre envie est de déjeuner dehors tout en vous sentant comme à la maison, c’est ici. L’accent est clairement un voyage de l’Atlantique à l’Oural, dirigé par une jeune équipe qui n’hésite pas à mouiller le maillot, c’est d’actualité !
Un menu unique à 20 euros se révèle être une bonne formule, proche de celle d’un repas familial. Gravlax de saumon, Houmous de haricots rouges et harissa, Koulibiac « retour du marché » au beurre blanc, Mousse au chocolat, caramel beurre salé et crumble d’avoine, Omelette norvégienne, vanille, chocolat, amande. C’est mijoté, patient, parfois nostalgique et charmant, ça rappelle la cuisine de grande maman, avec un menu » PETIT POÈTE » pour votre progéniture. A ne pas manquer. Lire la suite »
HERMÈS LVMH ET LES AUTRES
Après le raid avorté du seigneur sur la maison des « faux bourges », il continue de peser dans la balance, et après trois ans de l’expiration du pacte de non-agression négocié entre le géant du luxe et le maroquinier, la rumeur continue à faire polémique. En effet, le statut des actions du cousin de Jean-Louis Dumas, l’un des rares membres de la bande des trois actionnaires à s’être associé avec LVMH, reste totalement opaque.
Nicolas, 68 ans, qui vit en Suisse depuis 99, est le principal actionnaire de la famille avec environ 6% du capital et frère du président du conseil de gérance, a expliqué dans une interview ne pas être opposé à la création d’une holding cotée, ce qui pourrait ne pas empêcher une prise de contrôle par le groupe du seigneur, et ainsi une éventuelle collaboration avec notre tycoon préféré.
En février, le PDG du géant mondial du luxe s’était dit prêt à collaborer avec le sellier pour trouver des synergies, évoquant « un certain nombre d’avantages stratégiques et opérationnels ». Et pour certains, pas d’incompatibilité de culture car depuis l’irruption du groupe dans Guerlain et Krug, tout le monde semble satisfait compte tenu des rémunérations de fin d’année. Lire la suite »
JACQUEMUS DISCOVERS RAPHIA
This is my last show,” Simon Porte Jacquemus announced solemnly but unfortunately it was a joke. Raphia (raphias, a word of Malagasy origin attested in 1652) is a genus of palm trees of the Arecaceae family that can be found in swampy environments and along rivers. This may be a confusion between Malagasy, and malvoisies. Lire la suite »
UNE BIEN BELLE JOURNEE DE MERDE
C’est un terme inventé à la Renaissance par des artistes italiens, qui assimilent des constructions qui ne respectent pas les canons gréco-romains. Un style pour les italiens qui ne sont que des cabanes primitives dans les forêts germaniques, les maisons des fameux Goths.
Avec « Mercredi », personnage principal de la série, qui fait un clin d’oeil à la « Famille Addams », voici la résurgence d’un style qui est apparu dans les années 70 sur la scène musicale britannique avec l’incontournable « Robert Smith and The Cure ». Total look noir, chaussures compensées et transparence, la plupart des créateurs Français dont Amsler se sont appropriés la couleur noire, couleur intemporelle. « Black is Schlag » disait-on à l’époque dans les backrooms de la rue Quincampoix, où quelques monstres de Tolède persécutent des mannequins et secrétaires en goguette de leur assiduité.
Charles de « Vilebrequin », l’icône du vide, s’est inspiré de cette série, et fait porter les mythiques tresses à ses mannequins. Il faut bien chercher l’inspiration quelque part et « Net-Félix » est une source d’inspiration. Lire la suite »
GEORGINE LE MIRACLE DE LA PLUME
Il y a parfois des sources inépuisables de joie intérieure qui peuvent passer devant vous et qui rendent votre cœur joyeux et débordant d’optimisme. Babylone a vanté ses murailles de briques, Rhode a fait la renommée de son colosse « l’Orgueilleux », et l’Égypte a réalisé des sommets avec des masses de pierres admirables. Pour ma part, je réserve le travail de la plume à un miracle des cieux.
La plumasserie est sans doute aussi ancienne que les sociétés humaines. L’art plumaire est un art sacré et ce métier manuel demande une grande dextérité et de la concentration. Georgine travaille la plume sous toutes ses formes : du minutieux délicat au plus gigantesque tableau. Son savoir-faire, rare, mêle à la fois tradition et modernité. Son inspiration et son expérience du monde de la Haute Couture et du spectacle métamorphose la légèreté de la plume en une matière à la fois vivante et mouvante. Ses créations s’inscrivent dans une recherche permanente d’excellence. Elle façonne ainsi un univers luxuriant où l’artistique tient en harmonie les sens et les couleurs, repoussant pour chaque pièce les merveilles du raffinement.
Soudain, la lumière se révèle et ma pupille ardente explose dans des ornements diverses en trompe-l’œil, et je regarde avec un plaisir éclaté de fraîcheur sublimée ; c’est la poésie pure et surprise dans une prose d’imagination de la créatrice. Lire la suite »
TOMMASO UN ITALIEN A PARIS
Des maritozzi revisités, des cafés frappés dans les règles de l’art, sans que « MeToo » n’y ait à redire. Tommaso propulse ainsi ses visiteurs dans une ambiance digne de Rome ou de Naples sans les voleurs à la tire en plein cœur de Paris. Vous n’avez jamais pris le temps d’observer la vie d’un café, tranquillement installé sur une banquette, ou accoudé au comptoir ? Et bien, vous avez tort, car le silence qui s’installe dans ce petite café bondé, en plein cœur du quartier parisien du temple vaut le détour. Les visiteurs y dégustent une ré-interprétation fine des affogati, café “tiramisu” à la crème fouettée et poudre de cacao, mais aussi des maritozzi.
Au Moyen Âge, les maritozzi étaient la seule friandise autorisée pendant la Quaresima (le carême pour les non polyglottes). Ils étaient plus petits que le maritozzo actuel et enrichis de pignons et de raisins secs. Cette recette, qui apparaît dans les livres de cuisine depuis 1700, est, au fil des siècles, devenue le goûter préféré des enfants et des amoureux. Selon la tradition populaire, les maritozzi étaient offerts le premier vendredi de mars, ancêtre de la Saint-Valentin dédié aux amoureux. Lire la suite »
DISPARITION DES MARQUES DE LUXE
Quand je regarde ces géants de la fashion et du luxe, je ne peux pas m’empêcher de penser à ces dinosaures qui étaient devenus une espèce prépondérante sur notre planète juste avant leur extinction. Ils ne connaissaient plus aucun prédateur et ils régnaient en Maître sur la terre, dans les mers et dans les airs. Nous sommes tous à la merci de ces grands groupes qui ont emprisonné nos rêves, ils ont acquis le pouvoir de détruire tous les êtres vivants et ils usent et abusent de ce pouvoir, comme en usaient autrefois les dinosaures.
Louxor, 5h du matin, c’est un petit matin frais sur les bords du Nil, je suis assis sur les rondins verts d’une passerelle et mes pieds tombent suspendus dans le vide entre bleu et bleu. J’ai l’impression de ne rien peser comme un corps diaphane dans la brume qui chuchote, et une barque au dessin naïf, peinte en rouge et vert, scintille comme si elle sortait d’un tableau de Turner.
Je voudrais seulement comprendre comment il se peut que tant d’hommes, tant de villes, tant de nations supportent quelquefois un technocrate seul qui n’a de puissance que celle qu’on veut bien lui donner.
Chose vraiment étonnante, et pourtant si commune, qu’il faut plutôt en gémir que s’en ébahir de voir un million d’hommes misérablement asservis, la tête sous le joug, non qu’ils y soient contraints par une force majeure mais parce qu’ils sont fascinés ou pour ainsi dire ensorcelés par le seul nom de la marque qu’elle représente. Lire la suite »
DES CHAMPS ET GIZEH A LA CASBAH
Jeudi soir dernier, j’étais sur les Champs-Élysées. La circulation était bloquée de toutes parts lorsque j’aperçu des énergumènes avec un drapeau rouge avec un pentagone en son centre : emblème historique de la dynastie Alaouite au pouvoir depuis le XVII siècle mais ils ne le savent certainement pas. En sortant de ma voiture, je finis par en arrêter un lui demandant : « Mais, que se passe-t-il ? »
Celui-ci me répondit : « le Maroc a gagné ! » Alors, je lui demande s’il est marocain, il me répondit : « non, pourquoi ! » Vos parents sont donc marocains ? » Il me répondit à nouveau par la négative : « Alors, pourquoi manifestez-vous votre joie pour ce pays ! Parce que nos grands-parents sont marocains ». Je lui rétorque : « combien de fois êtes-vous allé voir vos grand-parents depuis votre naissance ? Jamais » réplique cet ahurie « c’est eux qui sont venus en France me voir pour ma naissance ».
Voilà donc une manifestation qui vient encombrer déjà une capitale extrêmement engorgée pour une qualification en 8ème de finale toute relative comme si Paris était devenu la Mec du football. Pendant ce temps, Dior défilait, ce vendredi dernier, à la Nécropole de Gizeh, dans la Vallée des Rois. Le seigneur, d’ailleurs, s’en est offusqué auprès de son « Anne Baté », mais roi n’est pas seigneur ? Lire la suite »
BERGER UN BRISEUR DE VERRE
Maître verrier contemporain, Simon Berger parle un langage plastique singulier en explorant la matière en profondeur. Sa matière est celle du verre qu’il martèle, lacère ou fissure au marteau. La vitre devient le support d’une expression par impacts qui se joue de la transparence.
Plus les coups sont rapprochés et courts, plus les ombres et les contrastes s’intensifient. Plus le coup est large, plus cela crée des faisceaux translucides. Dans ses mains, le marteau n’a rien de destructeur, il agit comme un amplificateur d’effets ; savourer chaque morceau éparpillé sur le sol comme ces éphémères moments si tranquilles de la vie.
L’incertitude, cette gangrène audacieuse, s’infiltre sans faire de bruit dans les brisures de verre. Noblesse de la matière lorsqu’elle est là à portée du marteau et de son poinçon où perleront les astres du destin.
FM