Mois: septembre 2022
ROCHAS POUSSIVEMENT VÔTRE
Le couturier est comme une flamme qu’il nous faut attiser car, sans élan, il s’éteint et devient poussif. Et si tu le laisses regarder son propre génie en restant passif, il meurt, et tous l’oublie dans ce silence d’une douleur intense qui l’assaille. C’était aux folies Bergères, lieu mythique des nuits parisiennes, construites sur un terrain appartenant à l’hospice des Quinze-Vingts, mais le sait-il ? En tous cas, nous nous ne sommes pas aveugles. Mais Rochas avec ses codes complexes, le petit Vilmorin a du mal à s’accrocher à la philosophie de la maison, sa création souffre cruellement d’une crise d’identité.
Un crop top imprimé fuchsia et des froufrous en veux-tu en voilà aux épaules était accompagné d’un ensemble jupe-pantalon et se battait avec une combinaison tailleur de couleur ivoire à carreaux ; seul élément portable dans le métro. Avec des bottes à talons avec lacets, pour une image de Pigalle non loin de l’endroit où les bitumeuses accrochaient leurs clients, mais quand le créateur pense surréalisme, il rêve d’une pipe.
Le défilé se termine par une blouse transparente et une jupe à cerceaux. Vilmorin pur produit des media asociaux plus qu’autre chose, l’homme de 25 ans est toujours à la recherche de son style. Ce petit peintre maudit a une trop grande tâche à accomplir pour sa marque et celle d’un autre, et il ne faut pas en attendre plus à mon avis. Mais, l’histoire dira si j’avais raison ou non. Aux âmes damnées, la valeur n’attend pas non plus le nombre des années.
F
BALMAIN LA RENAISSANCE
Usuellement quand les couturiers n’ont rien à dire, ils parlent d’autres choses, et un éduqué avait soufflé à notre créateur mal aimé du changement climatique, pensant qu’il voulait parler d’une clématite. De nos temps, les intempéries et la pandémie sont les deux mamelles de la conversation. Nous avons tous vu les incendies dans le monde, mais nous ne verrons pas l’incendie de la couture par Olivier Rousteing. Finalement, la plus grande surprise est venue de l’apparition de la vieille « Cher » de « Philo-momie », qui a surgi à la fin de ce défilé comme un diable de sa boîte, après avoir bu à la fontaine de jouvence qu’elle avait trouvé en lisant Hérodote . Lire la suite »
DIOR CATHERINE DE MÉTHYLIQUE
Dior plonge dans le Paris des catacombes, là où Maria Grazia nous emmène faire un tour sous la surface de la capitale, celle où on peut encore circuler, mais je dirai : « circulez, il n’y a rien à voir ». Après le résultat des élections en Italie, il est probable que la Maria Grazia Chiuri veut passer de l’autre côté des Alpes pour prendre la nationalité de ces bons dieux de français chantres de la liberté sexuelle dissolue que même le marquis de Sade nous enviait.
Ce n’est pas sans chagrin que je sollicite mon Seigneur, une si petite chose : un peu « d’esthétique ». Mais, il faut se vaincre dans les sentiments pour se convaincre qu’on aurait malheureusement mal compris. Voici donc une lettre anonyme qui a le grand avantage que l’on n’est pas forcé d’y répondre. Il est décidément impossible de rencontrer un être aussi impeccable d’essayer d’exprimer un semblant d’idées ou d’art, sur quoi que ce soit, en dehors de son éternelle préoccupation de sa nymphe Catherine de Médicis d’Athènes, couverte de tatouages à la « Prison Grec ». Lire la suite »
FERRAGAMO LA CHAPELLE DU VIABLE
C’est Maximilian Davis, qui, pour Salvatore Ferragamo samedi, a présenté tranquillement, mais probablement peut-être trop tranquillement, sa première collection pour la marque. A 27 ans, cet anglais, originaire de Manchester, dit continuer à s’imprégner de la culture italienne et à étudier l’héritage artisanal de la maison, pour redéfinir la femme Ferragamo. La mission de Davis, soumis au PDG Marco Gobetti, qui avait, en son temps notamment, recruté Riccardo Tisci, appelé chez Givenchy « poussière d’ange » mais aussi Phoebe Philo chez Céline qui rêve maintenant plus de son retour que de son départ.
Attirer une nouvelle génération de clients à la pointe de la mode est le leitmotiv. Inspiré par le fondateur, cordonnier d’Hollywood de son état, Davis a repris les thèmes du coucher et du lever du soleil par le biais de tissus dégradés et imprimés qui sont eux-mêmes inspirés par la série « Sunset » de l’artiste Rachel Harrison. Il a déclaré dans les coulisses : « Ré-énergiser l’ADN », en proposant une foule de références ; depuis une paire de sandales scintillantes portées par Marilyn Monroe en 1959, jusqu’au pantalon beige et au tailleur fluide pour faire un clin d’œil à la collection de 1988. Bref, il a été fouillé dans la nécropole Ferragamo !
Des archétypes de vêtements avec des détails pour une sensualité désinvolte, que l’on retrouve dans des robes transparentes et les hauts de soutiens-gorge scintillants pour faire briller les hauts de Hollywood des Arméniennes du coin. Le sien est à Ferragamo ce que le graphique sexy est à Tartuffe de Molière (seuls les érudits comprendront). Centré au départ sur des couleurs unies principalement le noir, le blanc et le rouge avec deux imprimés et en addition un léopard dessiné à la main venant directement probablement du tigre des caraïbes bien connu, pays de ses origines. Lire la suite »
GUCCI LONG JUMEAUX DE MODE
Moi qui connais la gémellité ! Cet endroit exigu où pendant neuf mois, il a fallu cohabiter avec un apostat, sectaire, iconoclaste barbare hernaniste, en un mot un humain de contrefaçon. Je vous donne mon texte par ma connaissance empirique. Voici donc le défilé Gucci en « twins » : deux fois plus de vêtements, deux fois plus de sulfatage, deux fois plus d’incohérence ! J’aurais préféré le Twin Cilynder de la Harley-Davidson, plus doux à mon oreille, comme l’aurait aimé Artémis. Est-ce une réflexion sur l’identité : « Etre égaux : Est-ce être identique ? » Sujet qui donne au directeur artistique de Gucci une intrigue, et en divisant le public en deux parties par des portraits gémellaires accrochés aux rideaux , les bimbos botoxées et chirurgicalisées qui se ressemblent toutes d’un côté, et les autres qui ne ressemblent à rien de l’autre.
Bienvenue à « Twinsburg », ville de l’Ohio transportée à Milan, et d’avoir gardé le secret de 68 paires de jumeaux, pour une réflexion sur l’identité et le particularisme, fut un tour de force. Ils sont perturbants ces miroirs sur pattes, surtout pour les autres. Mais, au-delà de l’attrait visuel et des interprétations conceptuelles, sur la solidarité de ceux-ci, Michele pense que c’est un entier qui partage sa moitié avec un tiers. Lire la suite »
UNE IDÉE DE JENNY
Parfois, il faut puiser loin dans sa mémoire, et si Jenny ne vous dit rien, et qu’ Adèle Bernard pas plus, ne soyez pas étonnés, car l’histoire de la mode est ainsi, riche du savoir des autres. Cette petite Pétrocorienne, qui quitte Périgueux pour monter à la capitale, rencontre à son arrivée Kees Van Dongen et sa femme au chapeau fleuri. C’est probablement les grands yeux énigmatiques de ses modèles qui auront séduit la créatrice qui deviendra ainsi la couturière la plus peinte de l’époque.
Elle imagine ses propres vêtements qu’elle fait confectionner par Marie Le Corre, l’une des virtuoses de l’équipe de la maison Paquin qu’elle a intégré. Les deux femmes sont en symbiose parfaite : à Jenny les esquisses et le style, à Marie l’exécution du moulage. Lorsque Jenny conclut une tenue d’une valeur de 150 000 francs pour une jeune actrice en vogue, alors cliente fidèle d’une maison concurrente, tous les yeux du petit monde de la mode se tournent vers elle. Jenny se sent prête pour ouvrir sa maison.
En 1915, aux côtés des grandes maisons de couture comme Beer, Paquin, Lanvin ou Worth, Jenny prend part à l’Exposition Internationale de San Francisco. Lorsque les petites mains de la couture se mettent en grève à Paris pour dénoncer la vie chère et leur condition de travail, alors que Coco Chanel fait la sourde oreille, Jenny est la première à leur accorder la semaine anglaise en plus d’une augmentation, raflant ainsi une partie des commandes de Chanel qui n’avait pas pu être honorées. Lire la suite »
UN DUEL PARIS MILAN
Je pense qu’on ne peut pas discuter avec ses pareils lorsqu’ils se prennent et s’approprient une profession, et la traitent à coups de pied dans le fondement. Ils ne sont pas seulement des cerveaux binaires de belles eaux, mais des personnages qu’une longue manipulation de crucifix et de Saintes huiles ont investi de la tête aux pieds. Des bouches dégoûts sacrilèges et pornographiques de bimbos soigneusement choisies, lâchant sur moi toute leur haine ; le bluff sur le toit mais plutôt le veuf sur le moi. Des crottes d’ange du cœur de Jésus, qui préfèrent enfoncer leurs bottes à même les circonlocutions, ce mot qui chez moi exprime le courroux, le désespoir, la rébellion, le dessin de mourir plutôt que de se rendre là où ces exégètes prennent mes textes pour de la charpie, et transforment le lait que je donne à mes lecteurs en bouse. Lire la suite »
FOOD & WINE BAR
L’accueil est familial et espérons que cela ne soit pas la Famille Adams. Petit restaurant tout en noir qui met des couleurs dans les assiettes, et ici tout est fait maison. Vous y trouverez des rillettes rilleuses, du pâté en croute doré, des pommes dauphines loin de la place du même nom, puisque que c’est non loin de Notre Dame de Paris en réalité. ( Je rigole – rien de tout cela). Et c’est Monsieur l’Italien, qui découpe la langue française au couteau qui s’y colle. La commande fut prise avec beaucoup de difficulté pour la compréhension devant l’énoncé de celle-ci » Vu avis un polerond avec nivet et soce de bœuf, cuite à étouffé pendant quatro heurte« . Bref, nous n’avons rien compris mais, de toute façon, il n’y a que deux plats. Nous prenons donc celui où nous avons compris le mot bœuf.
Voici donc le paleron que l’on trouve usuellement dans le pot-au-feu, et celui-ci avait la particularité d’être aussi sec que chicotin (il provenait certainement directement de l’île de Socotora). La sauce sur le navet ne suffit pas à hydrater car celui-ci avait été atteint de la sècheresse et de la canicule réunies du sud de la France, comme si Poséidon avait finalement disparu des Dieux Grecs.
Simple en apparence, le duo « d’huîtres gratinés » comme entrée, nous a enchanté le palais. Ça sonne « Bledina premier âge », mais ça résonne comme une entrée de fête et nous avons bêlé de plaisir à la première bouchée. Lire la suite »
CHOPOVA LOWENA NY 2023
Nous sommes tous dans le caniveau, mais certains d’entre nous tentent de regarder les étoiles, enfin si c’est possible ! Me voilà prie dans la toile d’ « A Reigner » de la Fashion Week de New York, et les dernières collections se trouvent dans le cercle de la solitude, et je glissais lentement dans le labyrinthe de l’inhumain. À la recherche du « Kilo Pandore » en mode « Kilo moche » pour une approche plus histéro-artistique que Fashion Week vantant l’artisanat du New Jersey. Des silhouettes à la fois extravagantes sont créées chaque saison par sa fondatrice, Chopova qui ne va choper personne.
Nous ne mettons pas en doute son Master factice en design textile de l’Académie des « bobonnes » du Texas, mais plutôt ses années d’expérience en tant que créatrice de couture. J’étais coincé entre deux blondes New-Yorkaise qui cocotaient comme le rez-de-chaussée de Neiman Marcus en proie aux flammes de l’enfer. La prochaine fois, je viendrai avec le masque à gaz de mon grand-père mort à Verdun, cela sera probablement une mort plus humaine que la sienne. Lire la suite »
FORD VIVRE LA DIFFÉRENCE
J’ai entendu en juillet, par la rumeur, cette vérité qui se promène comme un mensonge, de bouche à oreille et qui passe comme un soupir au-dessus du vent. Bref, Tom Ford envisage de vendre sa marque. Une indiscrétion de l’industrie de la mode suggérerait que l’accord pourrait être de trois milliards de dollars, mais le designer n’a pas dit grand-chose à se sujet. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant qu’il ait mis les petits plats dans les grands hier soir, en invitant Madonna, Chris Rock et Ciara, entre autres, et en présentant une collection aux allures d’Hollywood Boulevard et de Las Vegas réunis, avec des couleurs pastel, des costumes de Club Bling-bling et vieille dentelle noire. Lire la suite »
SUPER YACHT POUR EAU PAUVRE
Contrairement à ce que l’on pourrait penser chez les supra riches, ce n’est pas leurs avions qui polluent le plus, mais leur super yacht avec héliport, sous-marin, jet-skis et piscines sur le pont. Ils émettent environ sept tonnes de CO2 par an. Prenons un exemple au hasard, le super yacht du Seigneur des Arnault, « Le Symphony », pour une petite musique qui résonne à mes oreilles, avec sa piste d’hélicoptère et son « practice » de golf, émet, à lui seul, 16.000 tonnes de CO2 par an, extravagant non ? Lire la suite »