Mois: juin 2022

ISSEY MIYAKE UN MOT POSTE RESTANTE

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Le Saviez-vous ? Issey Miyake, en japonais, signifie « trois maisons » pour miyake et « une vie » pour issey. La nouvelle poste du Louvre sera-t-elle donc la quatrième maison du prince du plissé ? Finalement, Issey est comme ses robes à longs plis flottants, ruisselantes de toutes les chimères de son passé. Le fils d’Hiroshima apporte toujours le printemps dans ses collections, et dans les mains des acrobates, ce jour, qui volent plus léger que l’air, comme un frisson nacré, ces corps frêles sont drapés du charme si doux du maître.

Un jour, j’ai meurtri le créateur, et en apprenant que sa mère est morte de ses brûlures dans des souffrances inhumaines par l’atome si petit et si dévastateur, je compris mieux sa délicatesse. Elle, qui pleurait sans pouvoir produire de larmes, qui criait sans plus de lèvre pour former des mots, qui cherchait à agripper sans plus aucune peau sur les doigts, pour finalement ne saisir que les yeux de son fils, je vous demande pardon, pardon, pardon. Lire la suite »

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THOM BROWNE 2023

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A collection by Thom Browne was shown at Hôtel de Crillon on Sunday night. The models, some of whom sported spiky hairdos, strutted down the catwalk in tweed outfits. It was probably an homage to Chanel, as well as to Browne’s creativity: the fabrics were developed in France specifically for the brand, and many were edging sequins or adorned with tiny white tufts, like bits of Peter Cottontail’s nether regions.

The show wasn’t particularly Chanel but more of an homage to French couture shows. Tweeds are what come to mind when I think of couture and France.

HERMÈS SOUS LES PAVÉS RIEN

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C’est à la manufacture des Gobelins où, en 1662, Colbert décida de regrouper les ateliers métiers d’art parisiens. Un choix judicieux pour un tour de passe-passe et nous faire croire que ce que nous allons voir, réalisé par la « Niche Saillante » sera de toute qualité.

Une bande venait vomir d’une fenêtre sur le sol à peine sec, et qui représentait, je ne sais quoi ! Peut-être le magasin Uniqlo ou celui de Zara Homme. En tout cas, même le ciel commença par pleurer avant même que le show ne débuta. Hippocampes, écrevisses et vieilles flanelles, si j’avais à résumer, en une phrase, la collection. Spartiates avec chaussettes aux pieds comme pour singer les « Birkenstock » du prince de la toile cirée, et pour finir chez C&A. C’est comme en mai 68, sous les pavés le plagiat. Avec ce blouson en crocodile « Bandit », la créatrice nous dit « J’accoste », un message peut-être pour son départ, mais nous ne pleurons pas des larmes de croco.

Ici, on développe les bonnes idées de Dumas, pas le « Con de Monte-Cristo », l’autre Jean-Louis, celui du « Birkin », sac incontournable que l’on va transformer en arme de séduction massive masculine. Lire la suite »

BRIDGER MODE ET LE GÉANT VERT

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Oyez, oyez, braves gens, demoiselles, damoiseaux et troubadours, faites rugir les trompettes de la vérité et dormez en paix car le seigneur veille sur vous et votre futur… Aristocrate du luxe, chantre des toiles cirées monogrammées, interviewé par une bimbo virtuelle ; le nouveau visage de l’innovation des empires du milieu. Une demi-mondaine, cheveux blancs, fesses exagérément rebondies, qui semble répondre au prince, mais qui ne dit, ce que l’on veut bien lui faire dire, une vrai idée de démocrate ! L’Aristocrate, qui a un accent à faire fuir un mannequin de ses collaborateurs, les plus proches, lit un texte prémâché, avare de ses pensées et devient ainsi peu à peu le penseur de « radin ».

« Ne pas oubliez le message à transmettre » lui dit le Comte Palatin du « Rein », car le manque de mémoire le guette. Voilà donc l’histoire d’un illustre gentilhomme perdu dans les affres de la nouvelle technologie, car son disque dur est presque souple, ou semble avoir un bug. Il va y avoir quelque Marquis du groupe qui seront déférés à la Bastille, ou dans quelques écoles de La République.

Mais, le virtuel n’aurait-il pas été mieux finalement au géant vert ? Cet institut de la « moche » au bord de la Seine qui démarre la Fashion Week de Paris, où on crée ces animaux hybrides, savants du point de feston oubliés dans le gouffre de Padischa. Lire la suite »

WALTER VAN BEIRENDONCK 2023

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Walter pour déployer ses ailes avait choisi le Théâtre de la Madeleine, et les imprimés délirants comme à son habitude étaient présents, ceux-là mêmes qui ont fait sa réputation. Toujours un peu surprenant pour les boétiens mais superbe pour les gens du métier. De la scène sombre qui s’ouvre sur une foultitude de formes noires ressemblant à des fantômes,… d’un coup,… d’un seul,… le voile se lève et les formes deviennent mannequins portant la mode la plus extravagante de la fashion, mais aussi la plus créative de cette semaine.

Un trench de couleur or, cintré à la taille, avait des manches en forme d’ailes du désir ou de branchies, c’est selon votre interprétation. Une veste de costume noire transformée en gilet et chemise en coton aux manches à volants qui donnait l’impression d’un marquis venant à Paris s’acoquiner au Baron.

De grosses breloques en forme de soleil, en réalité une « fraise », que ma voisine appelle bijou de cou, fut au début du 16e siècle adopté dans la plupart des pays d’Europe ; elle est l’ancêtre de tous les collets, jabots, cravates, et cols qui foisonnent au cours des siècles suivants. Mais l’amateur d’Orlan nous souffle des couleurs à n’en plus finir, qui déchaînent les afficionados de l’artiste. Lire la suite »

EGONLAB SPRING 2023

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Florentin Glémarec et Kévin Nompeix ont estimé que la collection de printemps de leur label non sexiste « EgonLab » devait être ressentie comme une rupture avec la réalité. « Nous avons tendance à parler de ce qui se passe dans la société à travers la marque, mais en ce moment, en regardant les nouvelles, nous nous disons c’est trop’ », le monde imaginé par Lewis Carroll lui semblant être la destination parfaite, Alice au pays des vermeilles. Lire la suite »

KUCCINI A LA FORTUNE DU PÔ

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C’est du haut de la botte où triomphait autrefois l’industrie de la mode et les beautés d’inspiration fellinienne aux gorges profondes qui travaillaient sans relâche, sorte de mélange des genres du St-Denis d’antan chargé de demi-mondaines et du Sentier pavé d’or pour voir dans un restaurant, qui rime avec épure, entre Carla Bruni et Monica Bellucci, entre abondance et anorexie botoxée.

D’emblée, à l’évocation de la cuisine italienne, je colle toujours l’image de la générosité impétueuse, arôme d’huile du Piémont et couleur sang de tomate, que les brunes incendiaires en ma compagnie allaient transformer en Western spaghetti. Fort à parier que ce restaurant italien devienne ma cantine, car situé à deux minutes de ma tanière, il propose une vraie cuisine italienne goûteuse, loin des milanaises et scampi frutti « surgelati » des autres. C’est coloré, crémeux et bien chaud, parfaitement réconfortant pour un soir d’été entouré de deux bombasses ; une du sud de Naples et une de Lombardie. Lire la suite »

ALEXANDRA SIPA 2023

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Parce qu’en bonne cheftaine de « l’An Pire » britannique, ce n’est pas quatre mariages pour un enterrement, mais plutôt quatre modèles pour une inhumation. La maison Alexandra Sipa fait concurrence à notre hamburger national, dans le sens où réaliser un morceau de viande entre deux tranches de « cake », particulièrement apprécié dans la profession, elle reste une créatrice fille de boucher plus que de couturier.

La britannique, doué seulement en 140 caractères, poétesse de mode, nous donne sa prose où les vers s’y sont mis, qui aspire au grand sans pouvoir l’atteindre, et essaie de fuir la vulgarité sans pouvoir lui échapper. Le « fast foutre » pas « King » mais complètement « Kong » de la mode en Grande-Bretagne est tombé, depuis le Brexit, dans un trou plus noir que les parties de jambes en l’air de Bojo. Sa prose ne dépasse plus les frontières, mais pas la peine car les gens de goût sont partis outre-Manche.

Avec leurs poignets mousquetaires, ils pensaient qu’ils étaient Français, restent les autres qui rêvaient d’intelligence artificielle, alors qu’il aurait fallu d’abord se préoccuper de l’intelligence tout court. Mais, depuis le Brexit, un grand nombre « d’homos sa pince » ont disparu. Ceci explique peut-être cela.

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BRIDGER MODE ET LA MOUCHE

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Il fallait bien pour la deuxième chronique, parler de ces Aristocrates du luxe et de leur plaisir de consommer la soumission, voici donc la petite musique de la mouche, pas celle que vous trouverez sur la gorge profonde que certaines demi-mondaines arborent, mais de celle qui avait eu l’outrecuidance d’entrer dans le bureau d’un grand tycoon du luxe.

Cette impertinente s’était, en effet, introduite avenue Montaigne dans le bureau par une petite fente laissée là par inadvertance. Mais, quand l’aristocrate sentit son vrombissement sur son cou, il éprouva un souvenir ancien, celui du couperet de la guillotine d’antan. Ainsi, il fit convoquer tous ses cadres et directeurs de service en leur vociférant, « munissez- vous d’un journal grand Dieu et montez dans mon bureau ! » Chacun arriva donc avec des « Vogue », « Bazaar » et Echo de la moche afin de chasser l’intruse qui était venue perturber la concentration du seigneur. Lire la suite »

LECOANET HEMANT L’ART DE TISSER LE RÊVE

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Elle est comme un soleil qui perce soudain les nuages pour faire apparaître un paysage où quand une ville inondée de lumière se transforme en une seconde, et ainsi tout change pour que rien ne change. La Haute Couture transfigure non pas le réel, mais la perception que nous en avons. Et c’est dans la cité de la dentelle de la mode de Calais que l’on nous propose la première exposition rétrospective consacrée à la maison Lecoanet Hemant. En dévoilant plus de 80 modèles de création, alliant l’art de la couture Française à l’esprit de l’Orient, nous pouvons ainsi replonger dans la balade en poésie, et le jardin secret des deux artistes … Comme une note magique jouée sur la corde d’argent d’un cœur en été, la caresse des yeux, toute entière sur Calais, un message qui livre les secrets ineffables et exaltants du passé.

Voici les robes en ville qui se transforment en robes de Haute Couture sur un simple geste des deux complices, 80 silhouettes exposées et mises en scène de la griffe colorée née à Paris en 1981.

Cette maison de couture est l’une des plus recherchées de l’époque, signature d’une mode exubérante et luxueuse, comme une précieuse note magique où les secrets des femmes foisonnent, dans un désordre organisé. Pour princesses douces comme de l’Hermine, des collections bénéficiant de l’appellation Haute Couture à destination d’une clientèle internationale cosmopolite. C’était le temps où le grand Jacques veillait à la rectitude de la profession, avant que les Grumler & Cie viennent choisir les couturiers sur leur physique ou sur leurs investisseurs, plutôt que sur leur savoir-faire ou leur talent. Lire la suite »

VTMBTS SPRING 2023

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While visiting Zurich airport to scout locations for a Vetements photo shoot, Guram Gvasalia spotted a building under construction with rows of white, industrial beams slanting over a triangular void. The sunlight reflecting on the concrete floor reminded him of a bar code, a symbol of his new brand, Vtmnts. The spring 2023 fashion film was released in time for Pitti Uomo, Milan and Paris fashion weeks.

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LA CHRONIQUE DE BRIDGET MODE 2023

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D’un cerveau, je n’en avais pas besoin, donc aucune raison de hanter les salons de l’aristocratie de la mode, avec ses le Floppe Fringuant, et Mademoiselle Poularde qui, en réalité, s’appelle Simone, et qui sort de science « Pau Pau ». Et si je fais une entorse à cette règle d’or que je m’étais fixé, c’était par pure loyauté envers un ami des bas-fonds du Marais où tout à chacun se laisse aller, pour décompresser cet « anus horribilis ». Familier de l’hôtel du black-room, j’étais entré par une porte de service comme on entre en religion.

Et tout se déroulait comme prévu ; je me suis glissé en toute discrétion dans la salle de la créatrice tant convoitée, et ainsi présenter mes hommages à la maîtresse de maison « Miss Camping 1984 », et seulement après un doigt de cour, je pensais m’éclipser pour continuer ma vie monacale bien cachée derrière le commun des immortels « créa-tiffs » de notre époque.

J’étouffa un soupir d’agacement, car à côté de moi une Bimbo à moitié nue brillait comme une guirlande de noël passée par un magasin Chanel. Le plus important était de ne pas me faire remarquer, car si l’on découvrait ma présence, j’imagine déjà la scène… Le mélodrame, les regards embarrassés, l’agitation sans fin, Anonymode est dans les parages ! Alors, le plus sage était de se fondre dans l’ombre et d’attendre que ces messieurs de la famille reculent pour que leur jouissance au centimètre s’accroisse. Moi, plus j’avançais dans la collection, plus ma jouissance diminuait.

Emporté dans le tourbillon de cette coloriste, et dans un déploiement de crochet écarlate traversant les rayons de miel teintés d’ambre incandescent où les nuances s’entremêlaient en une vision qui fit bander mon arc à compliments scabreux. Lire la suite »