Jour: 7 février 2022

PARIS FASHION WEEK

Publié le Mis à jour le

Ce matin-là, je pointais au rituel de la Facebook mania, et j’attendais tranquillement le désir que le génie de l’écriture vienne me chatouiller les méninges. C’était le début de la Fashion Week de Paris, et je reconnais que je finis par ne plus qu’écrire des critiques et je m’exécute avec parfois savoir, parfois goût et souvent cruauté, pour finalement une imposture Haute Couture que l’on m’impose. Dans ce métier, l’incontinence des « modeux » est une des maladies les plus répandues de l’époque.

Mais, venue des ténèbres, la fièvre de l’organza se dessinait avec Rolland ; la seule collection où je ne suis pas invité. Alors que je me tiens à une positivité méthodique de l’idée de voir des robes hypnotiques, c’est le nul d’anciennes Bimbos Russes qui m’apparait, et je dois justifier à mes 40 000 abonnés sur Instagram, un lectorat étendu de fanatiques prêt-à-mourir pour faire reculer les plus valeureuses critiques, sur ma poésie, qui finalement sont les seuls à me soutenir.

Parfois, dans le comité de rédaction, après la lecture de l’article, c’est la sidération qui engendre plusieurs minutes de silence, puis le débat s’ouvre dans un fracas de rage et d’outrance dans la mauvaise fois aussi, et ainsi les discussions s’enfoncent dans la nuit passionnée et sans concession. Je me suis dit qu’un monde où on pouvait encore débattre sur une collection de couture jusque tard dans la nuit est probablement la dernière exception qu’on peut avoir encore sans avoir derrière nous une flopée d’Avocats qui nous course aux fesses, un espace de liberté du savoir et de la culture non piloté par le Seigneur des Arnault, et son pote Breton. Lire la suite »

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