Jour: 28 juillet 2021

BLASPHEME UN SARCASME DE GOÛT

Publié le

Longtemps considéré comme désuet, celui-ci s’est à nouveau invité dans le débat public après l’attaque terroriste qui a pris pour cible les journalistes de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo en janvier 2015. Mais, avant ces événements tragiques, le « péché de bouche », comme on le nommait au Moyen Âge, était déjà l’objet de vives discussions. Aux lendemains de la Révolution française, le délit de blasphème a été expressément aboli.

Aujourd’hui, nous vivons dans une culture séculaire où la religion est considérée comme une croyance privée, qui invite à ranger le blasphème, qui n’est plus considéré comme un délit depuis 1881, au rang des moqueries déplaisantes, des sarcasmes de mauvais goût, voire des caricatures malvenues. Mais, il n’en a pas toujours été ainsi. « Voltaire avait fait du blasphème une infraction d’un autre âge ». Voici la brève histoire d’un « crime imaginaire », « outrage religieux », « crime identitaire », « délit politique » : le blasphème n’a cessé de se métamorphoser avant de déserter, en 1791, puis de réapparaître à l’époque contemporaine. Son invocation, par certains, au nom du respect des « convictions intimes », tend à mettre à l’épreuve le principe de la liberté d’expression.

Blasphème, outrage à la République ou au chef de l’État, propos licencieux, incitation à la violence ou à la rébellion : il fallut deux ans pour examiner toutes les questions fort actuelles que soulevait la loi votée le 29 juillet 1881 qui garantissait la liberté de la presse en France. « Dans les sociétés dans lesquelles nous sommes, dans un certain nombre de pays dont le nôtre, ce n’est pas la puissance publique qui décrète ce qu’est un blasphème, c’est la personne qui se sent blasphémée, qui se sent atteinte dans un certain nombre de valeurs sur lesquelles elle a construit son existence, sa croyance ». Lire la suite »

Publicité