FRANCK SORBIER 2022

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J’eu à peine quelques heures d’un sommeil tourmenté après la collection de Chanel, car que dire ? Mais, aujourd’hui, c’est la collection de Franck Sorbier ! Et, il est vrai que la peur qu’Hésiode m’abandonne me fait passer une nuit comme si je comparaissais devant un tribunal, avec en fond une ombre épaisse, imprégnée d’une poussière scolastique. La première muse en image m’envahit d’une douce chaleur de Poésie ; la brune flamboyante, une épingle d’argent qui transperce sa longue chevelure auburn, et son buste, qui étincelle comme celui d’une reine pailletée de tresses sur un fond de lin et de broderie, m’irise l’âme en une seconde.

Me voici galopant avec Mario Luraschi, sans la contrainte d’une selle Hermès, accroché au crin noir de ce fougueux destrier. Le monde de la couture est désert depuis plusieurs jours et peuplé de fantômes aux voix plaintives. Mais, grâce à dieu, ici chez le grand Franck Sorbier, nous y étions comme autrefois, pour murmurer les chants d’amour de la Haute Couture sur les débris de son néant annoncé.

C’est un sous bois vague qui s’éclaire peu à peu, et où se dégage de l’ombre et de la nuit les pâles figures immobiles qui habitent le séjour des limbes de Brocéliande. Puis, le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions, bizarres direz-vous !! Voilà donc que le monde des Esprits s’ouvre pour nous. Swedenborg appelait cette vision « Memorabilia »; nous les avons grâce à la rêverie plus qu’au sommeil.

Je garde pourtant la douce image de Franck et de son oiseau qui vole dans l’air et qui a sifflé son secret au bocage, qui lui même l’a soufflé au vent qui, lui, l’a finalement transmis au couturier poète. Ainsi les eaux plaintives ont ruisselé cette phrase sublime pour sa couture : « Le futur appartient à ceux qui croient à la beauté de leurs rêves ». Merci Maître.

Anonymode

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