Mois: juillet 2021
POPY MORENI
On l’appelle dans la mode « la Pope » et originaire de Turin elle ne crée pas de bulle, ainsi elle entame sa carrière dans plusieurs bureaux de style dont celui de Maïmé Arnodin. Elle ouvre le sien en 1973 et étend ses conseils au domaine de la décoration. Parallèlement, elle ouvre dans le quartier des Halles, une boutique où elle vend ses créations dont des collerettes qui la font connaître (les fraises d’Henri IV vont connaitre une seconde vie, un vrai cirque pour l’époque mais pour la mode une vraie direction à venir). Six ans plus tard, elle présente sa première collection.
Popy Moreni appartient à la génération des « créateurs » pour qui la mode est un moyen d’expression à part entière. Ses créations, inspirées, dès ses premières collections, par la Commedia dell’arte et l’univers du cirque sont ludiques, poétiques et ironiques. Adepte de tous les déguisements auxquelles elle se soumet au gré des cartons d’invitation qui la subliment dans les costumes d’une Reine Christine ou les rayures d’un Picasso, Popy Moreni introduit le déluré, le baroque dans la mode.
Prétexte à la fête et à la vie nocturne tellement déterminantes dans le style vestimentaire des années 1980. Mode ou costume de scène ? La question n’est pas forcément pertinente pour la créatrice. Le noir que Popy Moreni, utilise largement, a l’objectif de faire chanter les couleurs par opposition à la blancheur de ses collerettes ; des modèles qui illustrent bien le style de la créatrice qui dessine avant tout pour des femmes à forte personnalité par opposition maintenant aux femmes à forte poitrine. Lire la suite »
BLASPHEME UN SARCASME DE GOÛT
Longtemps considéré comme désuet, celui-ci s’est à nouveau invité dans le débat public après l’attaque terroriste qui a pris pour cible les journalistes de la rédaction de l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo en janvier 2015. Mais, avant ces événements tragiques, le « péché de bouche », comme on le nommait au Moyen Âge, était déjà l’objet de vives discussions. Aux lendemains de la Révolution française, le délit de blasphème a été expressément aboli.
Aujourd’hui, nous vivons dans une culture séculaire où la religion est considérée comme une croyance privée, qui invite à ranger le blasphème, qui n’est plus considéré comme un délit depuis 1881, au rang des moqueries déplaisantes, des sarcasmes de mauvais goût, voire des caricatures malvenues. Mais, il n’en a pas toujours été ainsi. « Voltaire avait fait du blasphème une infraction d’un autre âge ». Voici la brève histoire d’un « crime imaginaire », « outrage religieux », « crime identitaire », « délit politique » : le blasphème n’a cessé de se métamorphoser avant de déserter, en 1791, puis de réapparaître à l’époque contemporaine. Son invocation, par certains, au nom du respect des « convictions intimes », tend à mettre à l’épreuve le principe de la liberté d’expression.
Blasphème, outrage à la République ou au chef de l’État, propos licencieux, incitation à la violence ou à la rébellion : il fallut deux ans pour examiner toutes les questions fort actuelles que soulevait la loi votée le 29 juillet 1881 qui garantissait la liberté de la presse en France. « Dans les sociétés dans lesquelles nous sommes, dans un certain nombre de pays dont le nôtre, ce n’est pas la puissance publique qui décrète ce qu’est un blasphème, c’est la personne qui se sent blasphémée, qui se sent atteinte dans un certain nombre de valeurs sur lesquelles elle a construit son existence, sa croyance ». Lire la suite »
COVA LENT UN ATOME DE LUXE
« Over looké », « over décoré », « over léché », à croire que tous les designers de la planète se sont battus pour y voir exposer une de leurs idées ou créations ! Le Seigneur est courtisé, certes on le sait, surtout que les colonnes romaines de son siège m’apparaissent soudainement mais, normal finalement, pour l’Empereur du Luxe. Fondée en 1817 par Antonio Cova, un soldat napoléonien, Cova est l’une des plus anciennes « pasticceria » d’Italie, située à côté du théâtre de La Scala, au cœur du quartier le plus en vogue de Milan.
Elle s’impose rapidement comme lieu de rendez-vous des patriotes du Risorgimento. Dans ce café littéraire, qui marque rapidement son époque, Verdi, Puccini, Hemingway ou encore Maria Callas côtoient les membres de la haute société italienne. Dans les années 50, Cova déménage sur la Via Montenapoleone, au cœur du quartier de la mode et continue à honorer la prestigieuse tradition de la pâtisserie italienne. Lire la suite »
IRIS VAN HERPEN 2022
Sous le voile agaçant du désir, comme une libellule au corps frêle qu’on voudrait en vain saisir. Une chimère ou un rêve que traverse un rayon d’or, les annequins partent, se posent, et apparaissent dans un éclair dédaignant les Venus crapuleuses plus préoccupées par leur portable que par les ailes et le lotus clair qui puissant et libre, soeur du vent et fille du ciel, fait frissonner et vibrer le luth de perse dont la forme générale et sémite, comme un mélange contre nature. Lire la suite »
ENTRE GAIN ET ETHIQUE
De nombreuses marques internationales ont tenté de supprimer leur approvisionnement en textile et en main-d’œuvre de certaines régions du monde en raison des actes de génocide pris contre les populations et d’autres minorités ethniques. Les États-Unis ainsi que l’Union Européenne, le Royaume-Uni et le Canada ont récemment sanctionner certains responsables pour leur implication dans la persécution de minorités majoritairement musulmanes.
Au cours des deux dernières années H&M, GAP, Nike et la société japonaise Uniqlo ont publié des déclarations condamnant le travail forcé et ont pris leurs distances, avec certains pays du soleil levant. Nike, Adidas, New Balance et Burberry font actuellement l’objet d’un boycott sur les pays concerné et des dizaines de célébrités, acteurs et influenceurs ont annulé ou prévoient d’annuler les contrats publicitaires avec ces marques occidentales, sous la pression du gouvernement. Lire la suite »
PHILO SOPHISTE 2022
Phoebe Philo revient pour créer sa propre maison de mode indépendante et le Seigneur des Arnault deviendra son investisseur. La célèbre créatrice britannique créera des vêtements et des accessoires « ancrés dans le spectaculaire et d’un design exceptionnel ». Elle dévoilera plus de détails sur sa nouvelle marque en janvier 2022. C’est toujours un peu curieux quand quelqu’un quitte une maison et revient ensuite pour créer sa propre marque avec l’aide de cette dernière. Pourquoi grand Dieu ? Mais, compte tenu du travail de Slimane chez Chloé, cela ne nous étonne pas vraiment !
Avec son partenaire silencieux LVMH, elle déclare qu’elle a beaucoup apprécié de discuter de cette nouvelle idée avec le Seigneur et Delphine du Châtelet, et « je suis ravie de me lancer dans cette aventure avec leur soutien ». La créatrice avait gardé un silence mesuré depuis son départ de Céline à la fin de 2017 ayant aussi accepté d’être juré pour le prix de l’ ANDAM en 2021.
Il est inhabituel, mais pas sans précédent, que LVMH soutienne une nouvelle marque. Son expertise principale réside dans l’animation de marques patrimoniales avec des designers à la mode, des ambassadeurs célèbres, des événements spectaculaires pour la presse et les clients. En 2019, le groupe avait lancé une marque pour la chanteuse Rihanna, et après le succès retentissant des produits de beauté « Fenty by Rihanna », la start-up s’est heurtée à la crise du coronavirus (en réalité, la difficulté de réaliser des vêtements est le point central de cette désaffection). Lire la suite »
BALENCIAGA 2022
Cristobullshit Balenciaga, le sentier des vaniteux ou des va-nu-pieds ? Voici la marque qui ronronnait comme un moteur sans essence, ce retour aux affaires ne manquera pas de faire sensation avec les égéries de la « télé-réalité » qui attirent toujours les sujets brûlants pendant les « Fashion Weeks » qui se suivent et se ressemblent malheureusement. La mode est à l’image de ces égéries : souvent lourdes, vulgaires et incultes. Il est vrai que les clientes sont de la même « Trump ». Demna Ganasia a la haine de la beauté : une haine basse des âmes qui vous pousse à l’outrance, pour le bûché des perditions.
La vitrine couture s’est transformée en numérique, comme les clientes, d’ailleurs. Il ne restait plus qu’une solution pour les gens de la mode : tout parier sur l’écologie et la durabilité, de façon à forcer ceux-ci à en finir d’utiliser des animaux morts pour leurs clientes et d’en terminer avec le grattage de vieilles peaux suite aux allergies diverses dues aux teintures de la Chine plus impopulaire que populaire, d’ailleurs. Lire la suite »
JOSSE LA NUANCE DE L’ESQUISSE
Par ses robes et leurs tons chatoyants, aux formes harmonieuses et rayonnantes, on entrevoit la beauté de la Rose mystique. Christophe Josse nous invite à méditer sur notre vision des choses. Et, quand une couture rend les nuances de l’âme, je meurs de plaisir. Il en est de même de l’esprit comme de la musique; plus on l’entend, plus on exige du subtil et de la nuance. « Si vous tuez les nuances, nous dit Josse, c’est tuer la liberté, l’appétit de créer, l’amour, le bonheur, c’est déchirer la trame étincelante de la vie et la changer en haillon ».
La diaprure des couleurs est un poème qui dépend de la quantité de la lumière et du créateur qui l’insuffle et se réverbère en son aiguille. Elle change au gré de l’heure, de l’âge et du solstice. Incolore au commencement, quand il n’est encore qu’une aspiration d’un blanc de page, elle tend vers le blanc plus beige en rêvant son point de feston prochain. Aube indécise sur le vélin, voilà que le brouillard s’estompe, et c’est pourtant vers l’aurore qu’il s’élève le plus souvent, notre créateur rêve d’une ode, et en entrouvrant sa page, il esquisse une idée de l’azur de la féminité, il bascule soudainement sur un visage aimé. Lire la suite »
DE VILMORIN PRECHE DANS LE DESERT
De Vilmorin prêche dans le désert, probablement pour se rapprocher de YSL, et du Chergui de Marrakech, mais, celui-ci ne verra que le sable d’une carrière de Fontainebleau dans celle d’ailleurs où les verriers français s’approvisionnent pour réaliser ces si jolis Flacons de parfum, mais il ne le sait certainement pas. Concernant le vent chaud, il n’aura que le souffle brûlant sur la nuque d’un de ses assistants au soir venu, et c’est déjà bien assez.
Expérimentation du faux-semblant, inélégance distincte ou empilement de tissus attachés sur des maillots de « Rien » achetés dans les souks de H&M. De la couleur nous passons au noir, le degré « zorey » de la couture et le néant de la créativité ; sorte de bluff sur le toit marketing, mais surtout un bluff sur le moi. Egocentrisme et misérable vision d’un jeune que l’on porte aux nues à l’échelon de la planète, et qui coud avec des gants de boxe tout en rafistolant ses « crémations » avec les fils du téléphone. Peintre coloriste, pas encore maudit, et couturier sans aiguille, il pousse le geste couture à l’outrance de s’appeler couturier. Je cherchais de l’or, et je n’ai trouvé que de l’ordure ! Vermisseau né du cul de Desfontaines tellement pauvre d’esprit couture que dans ses Kinders, il n’y avait déjà pas de surprise. Lire la suite »
FRANCK SORBIER 2022
J’eu à peine quelques heures d’un sommeil tourmenté après la collection de Chanel, car que dire ? Mais, aujourd’hui, c’est la collection de Franck Sorbier ! Et, il est vrai que la peur qu’Hésiode m’abandonne me fait passer une nuit comme si je comparaissais devant un tribunal, avec en fond une ombre épaisse, imprégnée d’une poussière scolastique. La première muse en image m’envahit d’une douce chaleur de Poésie ; la brune flamboyante, une épingle d’argent qui transperce sa longue chevelure auburn, et son buste, qui étincelle comme celui d’une reine pailletée de tresses sur un fond de lin et de broderie, m’irise l’âme en une seconde.
Me voici galopant avec Mario Luraschi, sans la contrainte d’une selle Hermès, accroché au crin noir de ce fougueux destrier. Le monde de la couture est désert depuis plusieurs jours et peuplé de fantômes aux voix plaintives. Mais, grâce à dieu, ici chez le grand Franck Sorbier, nous y étions comme autrefois, pour murmurer les chants d’amour de la Haute Couture sur les débris de son néant annoncé.
C’est un sous bois vague qui s’éclaire peu à peu, et où se dégage de l’ombre et de la nuit les pâles figures immobiles qui habitent le séjour des limbes de Brocéliande. Puis, le tableau se forme, une clarté nouvelle illumine et fait jouer ces apparitions, bizarres direz-vous !! Voilà donc que le monde des Esprits s’ouvre pour nous. Swedenborg appelait cette vision « Memorabilia »; nous les avons grâce à la rêverie plus qu’au sommeil. Lire la suite »
AZZARO PARIS 2022
Aujourd’hui, chacun sait que, même des créateurs, sans aucun diplôme dans la poche, avec seulement un compte Instagram bidonné pour seul bagage, peuvent prétendre à devenir les nouveaux créateurs de demain. Des nouveaux Karl, l’allergène de 2040 en « con-trée » de Parlermo ! Pour Olivier, lui de la Cambre, nous fait penser que la seule Cambre qu’il ait est celle de ses reins.
Mais, si vous regardez l’histoire des couturiers montés de toute presse par les « black roomers » des années 80 où D. Grumler y avait fait son deuxième bureau, juste au-dessous du palace. Ces créateurs se retrouvent aujourd’hui dans les limbes de la notoriété du fin fond du Sahara, sous le vent de sable de la Villa Majorelle, le seul lien qu’ils n’auront jamais avec Yves St Laurent. Les ascensions trop rapides comme l’Olivier finissent toujours par se savoir. C’est surtout sur le long terme que l’on s’aperçoit que ces génies de la création portés au pinacle des journaux et des magazines de mode n’étaient finalement que des « feux de maille » au service d’une marque. Lire la suite »