Mois: juin 2021

RICK OWENS 2022

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Sur la plage du Lido de Venise, des machines à fabriquer du brouillard – des petites boîtes pour nous enfumer – portées par les mannequins et des jets d’eau qui projettent d’énormes geyser vers le rivage, nous embrument tellement que cela nous empêche de voir la collection. C’est peut-être voulu que le spectacle soit noyé de cette vapeur sale, et devant l’Océan blême, assis sur un îlot, seul, loin de tout, je songe au clapotis du flot masqué dans le concert hurlant d’une musique de barbare.

Vision floue de tailleurs troués, avec pantalons blancs boueux, décrivant pour le créateur une élégante ambiance de hippies illustrée par des Led Zeppelin de pacotilles en pantalons à clochettes et chemises ouvertes. Espérons que ce Zeppelin-là ne va pas exploser. Sur le communiqué de peste l’explication méticuleusement et détaillée indique qu’il a fait appel à un certain nombre d’ateliers et de fournisseurs spécialisés, dont l’orfèvre Goossens et l’atelier plumassier français qui a fabriqué certains des célèbres costumes de Joséphine Baker.

Owens se prépare-t-il à lancer une collection de haute couture ? Certes non, dit-il, expliquant que son approche de la mode a toujours été d’introduire de la flamboyance et du glamour dans le prêt-à-porter. Une machine à crachin, pour simuler un concert de rock, avec encens pour le côté religieux, la mode finalement l’opium du peuple, « il adore ça », a-t-il déclaré. Lire la suite »

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AU BONHEUR DES DRAMES

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C’est le dimanche que la solitude pèse le plus, mais le dimanche on peut traîner dans les magasins. La crise post-Covid, on la sent partout où on passe, les cartes bleues chauffées à blanc viennent révéler tous nos indices de frustration. Voilà quarante ans que nous nous suicidons lentement, voilà vingt-cinq ans que le savoir est relégué aux bibliothèques des accessoires, vingt-cinq ans aussi que les barbares frappent à la porte de toutes les manières, pour nous signifier que nous sommes morts et cette violence est la croûte des événements qui nous entourent.

Le nouveau fleuron du Seigneur, encore vide de clientes, et où le personnel, à peine arrivé, bourdonnait à l’intérieur comme une ruche qui s’éveille. Pourtant la joie de vivre ne s’achète ni au supermarché ni même dans les magasins de luxe. Dans les usines du Seigneur des Arnault ont fabriquent des produits de luxe et dans ses magasins, ils vendent de la satisfaction pour les riches et du désespoir pour les pauvres regardant ce flacon de parfum « Lalique » à 50 000 euros.

Et le déshabillé de la jeune mariée se commandera cette saison à la Compagnie des bons samaritains des oies blanches, plus noires qu’un tableau de Soulage. Nouveau grand magasin qui vient de s’ouvrir dans le quartier du centre, et « quand on y songe, les grands magasins sont un peu comme des musées, » disait déjà Andy Warhol. Lire la suite »

LEMAIRE 2022

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Sarah-Linh Tran et Christophe Lemaire continuent à construire leur garde-robe nonchalante pour lui et pour elle, en se concentrant sur le confort et la polyvalence dans une palette de couleurs automnales et polyvalentes.

L’offre de pièces unisexes a été élargie ; le masculin donne du volume au féminin, et le féminin donne de la douceur au masculin. Lemaire a collaboré avec l’artiste outsider Joseph Yoakum cette saison, éclaboussant de ses paysages naïfs les articles d’une capsule comprenant une robe mi-longue, une chemise à manches courtes et une jupe matelassée enveloppante qui pourrait servir de couverture de pique-nique.

Les images de Yoakum ont également inspiré la palette de la collection, avec des nuances de corail, de terracotta pâle et de mauve provenant des montagnes représentées dans ses dessins.

VUITTON INITIATEUR DU STREET DE LUXE

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Voici donc les baskets de Virgil Abloh dans le cadre de la collection masculine printemps 2022. Nike s’associe, en effet, à Louis Vuitton pour créer les nouvelles baskets Air Force 1. En hommage à la culture hip-hop, Virgil Abloh a réuni les deux plus grandes marques partenaires pour créer, ce qui sera certainement, l’une des collaborations de baskets les plus commentées cette année.

Ces chaussures, conçues en 21 coloris, ont été dévoilées jeudi, et à la question : seront-elles disponibles à la vente ? Vuitton a répondu : « Restez à l’écoute pour plus de détails ». Un scoop de première bourre et une façon de nous faire passer une fois de plus pour des cons, mais l’horreur est humaine.

Les chaussures comportent une petite étiquette dentelée verte fluo sur le côté, une étiquette portant le nom de Louis Vuitton (une migration de la marque Off White), et le logo de Nike sur la languette. Lire la suite »

ARMANI MEN’S 2022

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Giorgio Armani nous avait réuni dans le jardin de son immeuble de la Via Borgonuovo à Milan pour nous rassurer sur son état physique. En effet, il y a vingt jours, le designer est tombé dans les escaliers d’un cinéma de quartier et s’est fracturé l’épaule gauche. « Vous ne pouvez pas imaginer la douleur », a-t-il dit en montrant une grande cicatrice qui court le long de son bras. Lire la suite »

PRADA HOMME 2022

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Miuccia Prada et Raf Simons redéfinissent des nouvelles frontières ; le féminin l’emportant sur le masculin. Ces deux designers qui intellectualisent la mode veulent faire croire qu’ils ont trouvé une réponse en ces temps agités : la simplicité, la joie et la touche humaine, mais, en ce qui concerne la couture, c’est déjà moins brilliant. Lire la suite »

ALBERTA FERRETTI RESORT 2022

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Une atmosphère d’évasion, d’un équilibre charmant entre le pratique, le moderne et le romantisme féminin. Alors que de nombreuses restrictions de voyage subsistent dans le monde, la créatrice Italienne a voulu laisser les femmes libres de vagabonder, du moins par leur imagination.

Tons naturels et terreux  à la Josse, couleurs ensoleillées, « la mode a aujourd’hui plus que jamais le pouvoir d’exprimer l’identité personnelle de chaque femme », a déclaré la créatrice. « C’est pourquoi son approche est axée sur la création de pièces qui sont, bien sûr, confortables et faciles à porter, mais qui présentent en même temps le file d’Ariane de notre temps.

Larges pantalons spacieux, salopettes pratiques et élégantes, des vêtements polyvalents allant de la saharienne au trench avec de délicats détails ainsi que de charmants pulls luxueux mettant en exergue son savoir-faire artisanal. Lire la suite »

NEHERA ELEGANTISSIMO

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The essence of NEHERA is functional comfort. Relying on creativity and innovation to create exceptional fashion that remains elegant, regardless of the evanescent trends. In a fashion world obsessed with More, NEHERA uncovers the beauty in Less. With a twist. The timelessness of the designs is reflected in the quality of materials. Along with local craftsmen, every fiber is carefully reviewed to match the most rigorous sustainability benchmark. Lire la suite »

LE DIABLE S’HABILLE EN DATA

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Ma voiture est partie à la recharge seule, et les contractuelles électroniques m’ont mis une contravention pour non présence au volant ! Amazon a recommandé pour moi de la lessive ayant mentionné et entendu par Alexa que j’avais une tâche sur mon pantalon. Dans une réunion très importante, mon Iphone s’est mis à diffuser de la musique, car il vient d’interpréter par mon Apple Watch un stress et me met la « danse des canards » pour détendre l’atmosphère…

Voilà que le diable s’habille en data et c’est l’aberration du « solutionnisme technologique », qui n’en finit pas d’irriguer les « débats numériques » occultés par des débats de faux dualismes entre technophobes et technophiles, comme si la controverse se limitait à leurs petites querelles de geeks. Avec leurs plates-formes d’écoutes téléphoniques délocalisées, les services clients standardisés vous écoutent au mieux en compatissants, au pire impuissants, en vous raccrochant au nez, déshumanisant un peu plus notre vie de tous les jours.

Voici donc le « nudging « , un nouveau comportement qu’il faut standardisé. Mais, les innovations disruptives du moment, comme la brosse à dents électronique ou les bracelets connectés ne sont que des facilitateurs de vie. Améliorer notre corps au moyen d’implants numériques, c’est l’ambition du mouvement «techno-progressiste» venu d’Outre-Atlantique. Un pari qui soulève déjà de nombreuses questions d’éthique. Lire la suite »

PETITE TORTUE DE BRONZE

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Le cours la Reine est une ancienne promenade, qui était autrefois réservée à la reine Marie de Médicis et à ses courtisans, surplombant le chemin de Versailles et longeant la Seine. Cette voie a été ouverte à la révolution. Aujourd’hui, elle a bien changé et on peut croiser les façades du Grand et du Petit Palais mais surtout, le majestueux Pont Alexandre III ; épicentre grandiose de l’Exposition universelle de 1900, symbole éclatant de la splendeur française de la Belle Époque.

Je suis nostalgique d’avoir couru pendant la pandémie tous les matins sur cette promenade, expurgée de tous ses détritus, qui font leur réapparition maintenant car les humains de contrefaçon addictes aux soirées post-Covid se transforment de nouveau en buveurs invétérés et soiffards de tous les alcools qui sont supposés leur faire oublier leur inculture.

Pour remonter le niveau, je vais donc vous raconter une anecdote culturelle. En effet, pour remercier la France de l’aide apportée à l’Indépendance Américaine, une souscription fut ouverte dans les écoles des États-Unis afin d’offrir à Paris une statue en bronze du Général Lafayette. Le sculpteur désigné fut Paul Barlett et le monument devait être prêt pour l’Exposition de 1900. Mais le sculpteur, pris par le temps, ne put envoyer d’abord qu’une maquette en plâtre… Lire la suite »

GABRIELA HEURTE LA COUTURE

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Originaire d’Uruguay et passionnée par le glamour, la seule préoccupation des riches avec la sauvegarde de la planète, Gabriela Hearst est peut-être la baba cool nostalgique des années 70, et la plus fortunée bien qu’elle ne soit pas la petite fille du magnat de la presse féminine car née Perezutti. Toutefois, elle prend quand même le job d’autres qui sont certainement plus talentueux et plus méritants, mais le monde de la mode est ainsi ; pour certaine un « blow job », pour d’autre seulement l’argent de la famille de leur époux, et cela est sûr, c’est pas comme « de Clermont–Tonnerre » de Brest !

En cette année où l’on parle beaucoup aux États-Unis de deux expositions à venir au Métropolitain Museum of Art Costume Institute, la Gabriela veut s’assurer que les contributions de son pays natal, l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et le Mexique, ne sont pas oubliées. Des indigènes trop souvent non crédités qui ont apporté leur savoir-faire comme tribu au style américano mexicain. Mais, l’Uruguayenne riche comme crésus pourrait léguer sa fortune au pays et allez habiter là où elle se sent le mieux, plutôt qu’à Paris où elle réside pour la maison Chloé, et où elle vient de donner un prestation qui est sur l’échelle « de Ritche Ter » l’équivalent de Zorro. Lire la suite »

DES COCOS FOUS DE COCO

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Longues files d’attente dans tout Londres, mais surtout, devant le magasin Chanel de « Blond Street », la marque de Coco est en tête de la reprise et les consommateurs de mode assis au bord des vitrines de la boutique, comme si des Homeless de luxe cherchaient à venir coucher avec la marque ; il y en a même un qui aurait dit « Ich bin ein Chaneler! »

En Chine, la demande refoulée a également provoqué de longues files d’attente devant les marques de luxe depuis avril 2020, des cocos fous de Coco ; pas vraiment étonnant. Malgré les séries limitées et l’augmentation des prix tout au long de la pandémie, les sacs Chanel sont devenus si recherchés par les acheteurs chinois que beaucoup d’entre eux ont recours à des Daigous. « Un Daigou est un intermédiaire qui revend des produits achetés à l’étranger et qui, par le jeu des taxes, propose des tarifs avantageux. » Un Daigou ! en voilà un super nom pour un sac Chanel matelassé qui n’a pas changé depuis que le mur de « Belin », une friandise, a été construite, mais il est vrai que la meilleure façon de ne pas avancer est de suivre une idée fixe.

En conjugaison, si Chanel était un temps, elle serait l’imparfait. Voilà donc la face cachée de la thune, pour le « commun des mortels » qui ne seront jamais immortels, eux. Pétroleuses à l’Instagram, chargé de photos, qui ne savent pas écrire ou seulement quelques mots du genre : «Amazing» pour des articles télégraphiques forcément bienveillants pour la marque. Lire la suite »