Mois: janvier 2021

JOSSE LA TEMPÊTE DE SOIE

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Le romantisme avait la liquidité des tempêtes et des passions. Il affluait comme le fleuve des passions déchainées et s’épandait sur ma solitude qui pleurait le mal de mon siècle. Mais avec un grand champ de taffetas, lorsque vers moi le vent l’incline frémissant Christophe Josse et sa magie apparaissent, comme une brume des songes où sont concentrés tous les parfums du monde, le charme du baiser, et le pouvoir de l’artiste. Lire la suite »

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LE VIL MORIN PRÊTE SON TAG

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Ah ! Si Nicky de Saint-Phalle m’était comptée par Charles de Vilmorin ! Mais, il est vrai qu’à force de rencontrer des incultes dans la Fashion Week, ces arroseurs de plantes aquatiques, qui pensent qu’Arte, c’est NRJ12, on peut imaginer que la jeunesse sans complexe diffuse ce petit pastiche intellectuel, et que cela sera sans conséquence.

Voilà donc le nouveau petit génie de la Fashion Week, un « aérographeur » ou tagueur qui s’est probablement fait la main sur vos immeubles. Sa technique, une fois que le tissu peint est sec, ou à sec, c’est selon, il le froisse complètement, le détruit et s’assied dessus, pas seulement sur le tissu dit-on, mais cela est une autre histoire. Il l’emballe et le laisse traîner pendant quelques jours dans un coin de son appartement, et voilà la Haute Couture trainée sur un parquet poussiéreux, mélange d’acariens et de Covid pour seulement 1 200 euros. Les bobos parisiens vont adorer ! Mais il est vrai, que le Seigneur des Arnault vend bien des bouteilles de Château Yquem poussiéreuse à 10 000 euros pièce.

C’est votre grand-mère qui doit se retourner dans sa tombe, car commencer une carrière par une pâle imitation fera débat entre Coco, Antoine de Saint-Exupéry et André Malraux. Vous voulez laisser une trace argentée au sol comme vos illustres aïeux, mais celle-ci ne sera qu’un liquide blanchâtre et collant, pour le plus grand plaisir de votre petit Page. Lire la suite »

SORBIER COMPRENDRE LE MONDE

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Franck Sorbier ne pouvait pas commencer son film sans faire un hommage à Robert Hossein, qui fut leur indéfectible amis, lui tonitruant, qui les voyait vrombir comme les ailes d’un colibri pour au final ne faire aucun bruit, car leur magie rappelle souvent le chaos calme de ces gens qui se battent pour se tenir en équilibre, comme des funambules tout en plumes de légèreté, l’un contre l’être, l’autre contre vents et marées, dans le silence assourdissant de l’argent de la Fashion Week qui promeut des jeunes hommes de 23 ans avec un talent juste présumé.

Leur show sonne comme un échange de caresses et de regards, les autres boivent jusqu’aux premières lueurs, mais, moi, toute la nuit je négocie avec moi-même et avec ma conscience pour savoir à qui je vais porter sur la feuille blanche mon calame couture. Voici donc revenus les jours du carnaval de la mode, ce parc magnifique où chacun veut courir plus vite que l’autre pour arriver à attirer l’attention. Fils d’or pour ourdir ma journée ; un débris de guipure brillant de couleurs, jusqu’au rêve où je peux rester enfant et libre encore un peu, l’enfance retrouvée en abondance par les robes du Maître.

J’ai cette amère meurtrissure en mon cœur d’un archer sans cible, attendant que ma flèche fuse dans le bruit de la rosée qui produit comme Franck des gouttes de beauté. Elle est Diane chasseresse, et Antigone de Sophocle à la fois. « Comprendre… Vous n’avez que ce mot là à la bouche, tous, depuis que je suis toute petite. Il fallait comprendre qu’on ne peut pas toucher à l’eau, à la belle eau fuyante et froide parce que cela mouille les dalles, à la terre parce que cela tâche les robes. Lire la suite »

ROLLAND L’ANDALOUSE

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La brise aux lèvres, je parcours le jardin de Rolland, qui m’entraîne sur les pans de ses robes andalouses et de ses sarouals. Une brune au sein pâle comme un beau soir d’automne, une maîtresse même, avec ses grands sourcils noirs, son corps souple et sa chevelure qui l’inonde comme un long manteau de roi quand son chignon déployé est sorti de ce cannage de rotin noir.

Une infante d’Espagne revisitée dans un tourbillon de saphirs et d’opalines qui brillent de mille feux. Théâtral pour le théâtre de la Villette, et sur la chanson de « El Amor Brujo » ou le rituel du feu, c’est l’histoire du fantôme de son ancien amant qui revient hanter Candela la Gitane, et pour pouvoir aimer librement Carmelo, elle trouve un moyen pour rompre ce maléfice et s’éloigne à jamais en détournant son attention vers une autre femme.

Quand Stéphane Rolland caresse l’organza, il se fait précieux comme un bijou, et c’est alors que la soie métallisée or et brodée de cristaux et de perles apparaît. Je vois passer les robes qu’un baiser accompagne avec le flot des rêves qui allume les regards, et qui fait passer de la tristesse à l’enchantement. Lire la suite »

SORBIER POUR SCHIAPARELLI

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Schiaparelli Couture Spring 2021

Dix heures du matin le 25 janvier, je regardais « pédébus » la collection de Schiaparelli sur mon Iphone X. Au corps enveloppé de vent et de lumière, ma première impression fut assez bonne, mais avec un arrière goût dans la bouche qui persistait. J’ai, en effet, trouvé cette collection de Franck Sorbier « Della Valle » superbe ! J’avais déjà trouvé, que la robe de Lady Gaga, pour l’intronisation de Biden, était très inspirée des robes du Maître des oiseaux inséparables du génie.

AAAAAAAh… Franck Sorbier quand tu nous tiens ! Tu nous emmènes dans ton monde et attires avec toi l’ensemble des créateurs de la Fashion Week de Paris, et surtout ceux qui sont en manque d’inspiration, et qui viennent comme des chacals de la couture posthume, sucer l’origine du monde du point de feston. Tu racontes, depuis des années, un poème magnifique qui, entre couleurs et mystères, donne l’insaisissable envie aux autres, et ceux-ci dénués de Spiritus (lisez esprit divin), tentent en vain sur ton dos un turlupinage pour transformer le champagne en eau de Seltz.

Dans ce champs de cristal tinte la résonnance du plagiat. J’entends le cri des fleurs sous mes pas, comme le réveil musical de l’errance et du murmure froissé sorti de la soie fripée qui est le prélude avant l’aube de la vidéo de Dior, qui annonce le velours glacé d’une furie en chaleur, aphone de nymphes et de couture et qui cherchera encore le romantisme que le Maître Sorbier impose depuis si longtemps. Lire la suite »

YOHJI YAMAMOTO ENKA

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L’espace est noir. L’onde est sombre comme le gouffre obscur du masque. Il n’y a pas d’étoile dans l’azur de Yohji, la fascination de la nuit l’emporte par les vents de janvier, dans l’espoir d’une lueur dans le crépuscule. Voilà l’alchimiste chromatique plus proche chaque jour de Soulage et qui joue avec le métal, car le coeur n’est jamais si bien en équilibre que sur le tranchant de l’acier.

Complainte japonaise de Tsukakoshi, comme ce vieux marchand fortuné qui n’a d’yeux que pour Fumiko, une geisha d’une beauté exceptionnelle, et l’homme, avec son obsession pour une partie spécifique de son anatomie, atteindra une intensité dans sa passion si forte que cela le conduira au bord de la folie.

Chaque vêtement défile au son d’un style musical traditionnel dans sa vocalise appelé l’Enka ou la ballade médiévale similaire dans le doux pays de France, ce qui prouve que l’homme du Soleil levant connaît bien notre pays. Un travail ciselé pour l’homme comme un bijou de toute beauté, voici la meilleure collection de la Fashion Week qui vient d’éclore à Paris.

Anonymode

ANGUS UN BLUFF SUR LE MOI

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C’est un label masculin, dit contemporain « Angus Chiang », créé en 2015 qui présente des modèles inspirés de la culture taïwanaise du créateur. Fusion culturelle asiatique avec un design collant aux différentes cultures qu’il a connues. Certains disent qu’il a un extraordinaire sens de l’esthétique, de l’humour et de la jovialité, je dirais aussi triste qu’un Suisse sous antidépresseur.

En 2017, nommé pour le prix LVMH, il est invité à la Semaine de la Mode Masculine de Paris. Pour faire plaisir au Seigneur, sa collection s’appelle « She and Their Red Lips » – traduisez « Elle et leurs lèvres rouges » – en parlant des bimbos qui achètent leurs maquillages chez Castorama.

Inspiré par sa vie et ses expériences de lecture, « Cornebidouille », sa collection de fin d’étude « Sailing to the Moon » fut présentée à Londres, (moi qui croyais être invité sur la lune). Ses créations futuristes de pompons aux couleurs vives lui ont valu la première place du prix international du spectacle : un vrai cirque dans la profession ! Du « Live » avec invités triés sur le « mollet », la seule collection en présentiel, la Chambre Syndicale n’a même pas pensé qu’elle aurait pu organiser les shows ailleurs qu’en France. Défilé de personnalités devant le « wall of fame » où les riches Chinois ou Taïwanais sortis tout droit du roman de Marguerite Duras en moche, se pavanent. Vraiment Chiang !!! Lire la suite »

SANKUANZC PARIS 2021

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Artiste contemporain chinois connu pour ses performances vidéos et ses installations extravagantes, voilà la marque qui monte  Sankuanzc ou le Pic de « Branque », qui pour atteindre des sommets ont grimpé sur la Tour Eiffel. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Une marque qui nous fait des chinoiseries sado-maso ayant attiré les gens de la chambre enchainée à leur bureau, il est vrai que là où il y a de la chaîne, il n’y a pas de plaisir.

Comme une princesse de conte de fées qui refuse de se faire embrasser car leur haleine a une odeur d’une organisation endormie depuis 100 ans. Mais si j’étais « Jésus », je multiplierais les pains, mais dans leurs gueules. Chinois inventeur de l’anti- orgasme et même le plus voleur des usuriers refuserait d’hypothéquer son avenir, c’est pour vous dire. Bienvenue dans se superbe démarrage de la Fashion Week de Paris.

Anonymode

ZEGNA MONOCHROME

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Malgré la stagnation des présentations, la collection était ancrée dans la routine quotidienne qui a remodelé nos vies ces dernières années. Mais pleine de vêtements d’une simplicité séduisante, l’invitation à la collection Hiver 2021 d’Ermenegildo Zegna est arrivée sous la forme d’un film intitulé « The Re(Set) ». Alessandro Sartori a effectué le montage dans la nuit du jeudi au vendredi après-midi. Nous avons maintenant un peu plus de recul sur ce cauchemar viral qui a enveloppé l’humanité dit-il.

La dernière fois que Sartori a mis en scène un spectacle, nous étions encore pris dans la nouveauté de ce verrouillage mondial de nos vies. Les rues étaient vides, la nature exultait, et le créateur dans sa présentation virtuelle fait honneur à la nature, tout comme nous tous.

Un costume coupé sur le bord en pur jersey de cachemire, non pas tricoté mais tissé sur un métier et feutré ensuite pour un effet tweed. Pas de construction, pas de rembourrage, avec un haut qui ressemble à une chemise de cosaque, construit à partir de deux couches de cachemire. Lire la suite »

PRADA LA RAF SI MONSTRE

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Raf Simons, le calviniste de la mode, vient de signer une nouvelle collection en collaboration avec Miuccia Prada qui ne doit pas connaître ses grands succès chez Dior et Calvin coin coin. Ce comptable architecte reste la matérialisation biologique du Designer d’aujourd’hui, c’est-à-dire une savante mutation génétique de très peu de talent, un soupçon de rien, et beaucoup d’arrogance mais assurément pas de poésie. Sa couture est comme La Fontaine affable. Sa mode n’a pas progressé d’un millimètre. Elle recule même. Mais, il est vrai que le seul examen qu’il a, à son actif, dans la couture, c’est ses analyses d’urine. Lire la suite »

LE RETOUR DES ROUSSES

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Dans l’Egypte antique, la chevelure rousse est le symbole du feu infernal et du feu d’ici-bas qui consume les hommes du trouble et du désordre. Mais n’en vous déplaise, la rousse est de retour, indomptable, manipulatrice, longtemps caricaturée par la littérature comme au cinéma. C’est Netflix qui remet au goût du jour les femmes du désordre, enfin ! Voici donc les héroïnes aux flancs dorés qui ressuscitent les lyres d’antan et la fleur d’hyacinthe qui évoque le rayonnement de ces belles chevelures rougeoyantes, comme un soleil qui se couche éternellement. Elles ont marqué la télévision ces dernier mois, et cause Covid, les séries de Netflix ne tarissent pas d’éloge sur ce sujet.

Tout d’abord, la jolie rousse, incarnée par Phoebe Dynevor, qui fait son entrée dans le monde et sera séduite malgré elle par Simon Basset, l’arrogant Duc de Hastings, qui fait le plaisir de mes copines de 50 ans. Ensuite, depuis le fameux « Jeu de la Dame » (autre série sur Netflix) tout le monde veut apprendre à jouer aux échecs. Beth Harmon, interprétée par Anya Taylor-Joy, la rousse incendiaire et alcoolique qui peut baiser à foison après quelques verres de Southern Comfort, et jouer avec les hommes comme avec les pièces d’un échiquier dans toutes les diagonales.

Mais, l’agent Mulder garde ma préférence, (peut être parce-que j’avais autrefois une petite amie qui lui ressemblait). Dana Scully, qui incarne une scientifique sceptique remettant tout en question, n’est pas en reste sur la pavé de l’audience. La série X-Files est un joyau de la télévision qui continue de fasciner et la rousse elle continue de chercher des OVNIS. Je lui aurais bien indiquée la direction où elle était supposée trouver un gros objet très identifié. Lire la suite »