Mois: mai 2020

LA CLAQUE UN MÉTIER !

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Selon ce qu’on lui demande et compte-tenu de la pièce, il applaudit tapageusement ou non, s’esclaffe bruyamment ou sanglote discrètement avec émotion. Pour le prix de son enthousiasme forcé ou de son émotion affichée, il touche quelques francs, parfois même ne bénéficie que d’une réduction sur le prix de son billet. Voilà donc la claque dans tous les théâtres de Paname, et plus encore à la Comédie Française, le claqueur y exerce son étrange activité au XVIII siècle.

La claque anime et stimule les acteurs, réchauffe le public engourdi, souligne les plus beaux passages des ouvrages dramatiques. Honoré de Balzac, en revanche, n’apprécie guère les claqueurs, il ne voit dans cette corporation que des requins au bordel des avortons qui se soulagent au pied de l’Himalaya, des entrepreneurs de maçonnerie écrasés par leur bâtisse, et qui foisonnent sur les grands boulevards de Paris, comme les filles de mauvaise vie.

Pourtant, aucun théâtre ne peut se passer des services d’une claque bien organisée, surtout au cours des premières semaines de représentation. Et il n’y a pas que les directeurs de salles pour se soucier de ces claques indispensables ! Les auteurs dramatiques et les comédiens n’hésitent pas, eux aussi, à mobiliser leur propre claque, gage de leur succès. Mademoiselle George, grande tragédienne de la Comédie Française au début du XIXe siècle paie grassement Pierre Le Blond, un chef de claque redouté, allant jusqu’à lui offrir une épingle de cravate en diamant pour mieux le séduire. Lire la suite »

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FULBERT NARGUO-TRAFIQUANT

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Avez-vous remarqué tous ces vélos qui, pendant le confinement, livraient à gogo dans tous les quartiers de Paname ? Une kyrielle d’Uberistes avec un job largement en dessous des minima sociaux et sans protection sociale ni assurance, des cyclistes qui fortifient leurs jambes en mangeant des œufs mollets. Alors, comment se fait-il qu’il y en ait autant ?

En réalité, leur job ne consiste pas seulement à livrer de la nourriture des restaurants avoisinants mais ces livreurs déposent aussi un produit très très stupéfiant et très en vogue. L’article le plus vendu : de la MD, mais aussi de la coco, et de la fameuse herbe pour les végétariens qui s’adonnent à la recherche des Paradis artificiels du Mont Kinabalu… Parfois même, pour les quartiers les plus chics, le trip de l’opium « Made in St Lolo », une senteur de parfums qui monte dans les étages, qui ne se veut pas Belzébuth, car ici il n’est rien d’autre que le plus » beau des zébus « celui que papa chasse en Afrique.

Les Narguo-trafiquants sont des trafiquants de drogue qui s’amusent à échapper à la police et avec un job précaire « Made in USA » qui devrait rapporter pas moins de 900€ de fixe et 4000 euros de coco-commission, et si vous avez un carnet d’adresses bien rempli qui cible les bureaux de l’Y’âne bâté qui a vu « Monte-Carlo » ; c’est le jackpot. Et si la région d’Auteuil, Neuilly, Passy vous a déjà introduit, votre salaire de cadre supérieur est assuré. Le couteau de Fulbert entre les dents, ces cyclistes en herbe continuent leur sale besogne sous les applaudissements des consommateurs, à 20h00 précise. Lire la suite »

SI TU NE VAS PAS A LAGARDERE ARNAULT IRA A TOI

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Si ces Messieurs de la famille veuillent bien se donner la peine. Voici donc le Seigneur des Arnault qui élargie son portefeuille de médias en prenant une participation dans Lagardère SCA, via sa holding Groupe Seigneur Arnault. Et quand le dernier arbre aura été coupé pour pondre du papier, que le dernier journaliste pêché à la dernière rivière de diamants, et quand vous respirerez l’air de l’ écœurement, vous vous rendrez compte, trop tard, que la richesse n’est pas dans les comptes bancaires.

Les riches viennent toujours au secours de leurs congénères, et voilà un filet de sécurité pour Lagardère qui, ces derniers mois, a dû repousser un investisseur comme Amber Capital, qui avait tenté de prendre le contrôle de sa société en difficulté. Si tu ne vas pas à Lagardère, c’est le Seigneur des Arnault qui viendra à toi, mais je me pose la question qui a joué le rôle du Bossu ? « Touchez ma bosse mon Seigneur, elle porte bonheur ».

Après le dépôt de bilan moral de l’ex-Chambre Syndicale de la Haute Couture, et avec les défections en cascade, qui n’est pas une cascade de mousseline, le secteur de la mode et du luxe sera bientôt dans les mains d’un seul Européen, le Seigneur. Lire la suite »

JE VOUS JURE J’AI LA GAULE

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Voici la petite histoire d’une grande cuisine de quartier. C’est l’époque d’un Paris qui n’avait pas encore subi les travaux du baron Haussmann. Et dans la rue du Louvre, il y avait une petite rue, qui croise la rue Saint-Honoré là où autrefois les fondations de Philippe Auguste existaient encore, qui se nommait rue des poulies, sombre et étroite comme le trou noir identique à celui découvert, en son temps, par Robert Oppenheimer. C’est en 1495 qu’un traiteur nommé boulanger a l’idée d’ouvrir dans cette rue une auberge un peu différente des autres. Grande nouveauté on n’y vient non pas pour trouver un logis, d’ou l’expression « qui dors dîne » mais seulement pour se sustenter. Ainsi le maître Boulanger propose plusieurs plats au choix ! Sur son enseigne l’aubergiste inscrit fièrement ce verset aux allures faussement évangélique : « Vérité ad pommes qui stomachi Laboratoir et ego vos restauranbo… » que vous pouvez traduire par « venez tous à moi vous avec l’estomac qui crie misère, et je vous restaurerai ».

Mais ces futurs clients ne parlent pas vraiment latin et ils ne retiennent du slogan que le dernier mot « restauranbo » qui deviendra à cause des serviteurs qui foisonnaient de toutes les régions de France dans le quartier : « restaurant ». Le principe jusque-là utilisé comme adjectif se fait substantif. Le restaurant désigne désormais l’établissement de Monsieur Boulanger, et à la carte, il était inscrit, bouillon frais, poulets gros et pieds de moutons sauce poulette. Lire la suite »

HERMES LE NEZ EN BERNE

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Christine Nagel, l’une des parfumeuses les plus respectées dans le monde, ne porte pas de parfum ; comme si un compositeur refuserait d’écouter de la musique. Totalement, hors du commun et absurde certainement, mais aussi totalement logique pour les gens de la maison du Faux Bourg. Hors normes, ceci est comme si nous avions rentré un percheron parmi les étalons.

Une Suissesse pour Hermès alors que la plupart des autres parfumeurs sont Français. La parfumerie est comme la couture et l’œnologie : les bons comptoirs font les bons amis. Et les propriétés de Dumas sont connues comme le houblon, mais face au château Yquem du Seigneur des Arnault, cela sent la bière. Donc Nagel deviendrait le parfumeur de la maison d’Hermès, ce qui fait d’elle la première femme à occuper ce poste. Elle qui voulait être sage femme, quand elle était jeune, la voilà à accoucher des parfums et des courbettes de femme de cour aux trois mousquetaires, qui, avec leur yeux de ces animaux ruminant, semblent refléter l’immensité des intelligences mycosées.

Hier, c’était traditionnellement un métier masculin comme les cuisiniers et les couturiers, alors elle étudie la chimie. C’est tellement ironique car, maintenant, en France, il existe deux écoles de parfumerie et dont l’une demande un minimum de deux ans d’étude de chimie. Dans ces deux écoles, ce sont principalement des femmes, les hommes ont disparu de la circulation, trop difficile probablement comme étude pour eux qui sont plutôt paresseux. Lire la suite »

UN MORT SUR ORDONNANCE

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Les « Choses de la Vie » sont ainsi, et c’est toujours par « Le Mépris » que « Vincent, Francois, Paul et les autres » regardent la « Passante du Sans-Souci ». Lui, le bon vivant qui aimait la « Grande Bouffe », avec « Max et les Ferrailleurs », il regardait les « Demoiselles de Rochefort » comme le « Charme Discret de la Bourgeoisie » qui joue « La Chamade » de « La Femme en Bleu » pour le « Prix du Danger ».

Adieu, « Les Copains du Dimanche », toi qui fréquentait les « Sorcières de Salem », avec un grand « Mépris ». « Paris brûle-t-il » aujourd’hui comme un « Saut dans le vide » pour « Que les gros salaires lèvent le doigts » et nous apprennent son décès une semaine après que « Milou en mai » pleure sur ta sépulture. Une sorte de « Bal des casse-pieds » qui ne te connaissait pas, toi qui nous disait autrefois « Habemus Papam », et comme le « Chevalier de Maison-Rouge » nous disons salut l’artiste, toi le merveilleux « Don Juan » que nous n’oublierons jamais et qui nous laisse le « Goût des myrtilles » très amer.

Anonymode

LE PET DU DIABLE

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Lors d’une balade bucolique derrière l’Hôtel de Ville, le nom de la rue de Lobau m’a intrigué et en faisant des recherches, j’ai trouvé un Maréchal de France de plus sous Louis-Philippe. Mais, avant cela, cette rue s’appelait la rue du « pet du diable ». À se demander pourquoi un nom aussi diabolique ? La légende raconte qu’il s’agissait d’un menhir préhistorique à la mode de Bretagne trônant en ces lieux. Les parisiens du Moyen Âge n’ayant jamais vu une pierre aussi gigantesque et aussi lourde, estimèrent que seul le Maître des Ténèbres pouvait être l’auteur d’un tel monument.

Mais, voilà qu’en 1451, les étudiants, parmi lesquels se trouvaient François Villon (poète et écolier du Moyen Âge), enlèvent la colossale de pierre afin de faire enrager les autorités parisiennes. Ils arrachèrent le menhir de la Rive Droite pour le déposer Rive Gauche, rue de la montagne Sainte-Geneviève. Les hidalgos parisiens de l’époque récupérèrent le menhir pour le transférer au palais de la cité, mais dans la nuit les sauvageons vinrent à nouveau le chercher pour le déposer sur la place de la Bastille, c’était à l’époque, bien avant l’heure, des soixante-huitards . Lire la suite »

LA SYMBOLIQUE DU MASCARON

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Porter un masque ou se « déguiser » est un mot qui étymologiquement veut dire « sortir de sa guise », c’est-à-dire sortir de sa manière d’être habituellement. Donc porter un masque, c’est sortir de sa vérité, ce qu’on appelle aussi une mascarade ou un mascaron. Le masque, devenu objet du quotidien aujourd’hui, a même un Dieu, Dionysos, le Dieu du théâtre et du déguisement. Il est donc le Dieu de la Métamorphose. En se cachant sous son masque, on peut découvrir d’autres masques, comme une quête perpétuelle de la réalité pour la vérité.

Certaines sociétés font revêtir un masque d’infamie à ceux qu’elles veulent discréditer, comme une sorte de peine afflictive et infamante, au même titre que le pilori. Le masque comme objet de métamorphose, qui visiblement est bien dans notre temps, appartenant au domaine du paraître, il masque la vérité comme le botox masque la vraie vérité de l’Etre, et fait oublier la différence entre l’Etre et le paraître.

En cachant son visage aux personnes qu’il rencontre, le masque autorise son porteur à jouer un rôle tout différent de sa propre personnalité, avantage notamment recherché à l’occasion du carnaval et des bals masqués. Ils peuvent représenter tour à tour une force naturelle d’origine divine, un guérisseur ou un esprit, un ancêtre qui revient pour bénir ou pour punir. Lire la suite »

MÉTIERS D’ART MARCHÉ POUR L’EMPIRE

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On n’est jamais trahi que par les chiens. « En France, on n’a pas de pétrole, mais on a des idées ». Quarante six ans après cette phrase, qui a fait le tour du monde, nous nous demandons encore si nos idées suffiront à nous sortir de la « crise Covid-19 ». Les étrangers, eux, en ont saisi l’intérêt ! Ils ont fait de la France leur réserve à idées, leur supermarché pour industriels en panne d’inspiration. Mais, c’est nous qui leur avons pourtant offert notre savoir-faire sur un plateau en implantant à l’étranger des filiales ainsi que de prestigieuses écoles, sans doute plus par orgueil que pour des raisons économiques, distillant ainsi notre «French touch» à des étudiants avides de copier le savoir-faire Français.

Ces étrangers veulent maintenant croquer l’idée à la source ! Il est plus facile et plus rapide d’aller à la pêche à la nouveauté en envoyant leurs enfants pour envahir les écoles parisiennes, et ainsi, infiltrer le marché de l’industrie du textile, de l’aéronautique de la cristallerie et tant d’autres… La toute nouvelle cité de la Mode les accueille à bras ouverts au nom de l’échange culturel. Merci à « Pierre St Laurent » ; vingt fois sur le métier, remettez votre outrage.

Présents, partout dans les salons professionnels, ils chinent les idées jusque dans les friperies du Marais à la recherche d’articles «vintage» à recopier. Les plus repérables d’entre eux sont ces jeunes femmes de l’Empire du milieu qui chassent des vieux manteaux de fourrure achetés pour pas chers dans des « Kilos Shop » qui foisonnent dans le Marais. Elles arpentent les boutiques solidaires chez Emmaüs, lunette Chanel sur le nez et sac Vuitton à la main, pour trouver tout ce que leur pays n’a jamais connu cause de cinquante ans de retard. Merci à Mao qui était plus préoccupé de leur donner à manger que de leur procurer des lunettes Chanel. Lire la suite »

LE BESCHERELLE DE LA FASHION

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Anna Wintour, la papesse de la mode, la souveraine infaillible des magazines, le Bescherelle de la « Fashion Week », pond des règles « couture » au rythme de ses menstruations. La légende de la Marie-couche-toi-là de la culture pop, la terreur des faubourgs de l’industrie du luxe et que personne n’ose affronter. La femme, la plus aimée, mais aussi la plus détestée des créateurs est l’inventeur de la distance qui représente la seule chose que les riches veulent bien et que les pauvres gardent.

Autrefois, considérée comme « intouchable », la cheffe du Vogue US est attaquée de toute part par d’anciens employés qui la dépeignent comme « une furie incapable de gentillesse ». Ses relations politiques étendues et surtout sa capacité à « faire ou défaire » les créateurs de mode avec son outil en Vogue, Wintour est maintenant attaquée par une multitude de personnes qu’elle a terrorisée pendant des années durant sa longue carrière. Elle, qui n’a jamais rien donné même pas son âge, va devoir maintenant rendre gorge avec soutien.

C’est sa relation avec le producteur Harvey Weinstein qui va faire vaciller son Empire du « Mâle ». Ainsi, pendant la crise, elle déclarera, pour le groupe Condé Nast dans une salle de conférence improvisée au siège de Vogue à Paris : » Ce n’est pas grave ». En effet, pour une Marie-couche-toi-là, « No Big Deal ». Elle qui n’est pas vraiment prude ! Pour trouver son job actuel, elle n’a pas frôlé l’indécence mais s’est vautrée dedans avec l’associé de son père et à seulement 17 ans. Celui-ci était venu visiter la famille pour le weekend, et c’est une proposition qu’il ne pourra pas refuser : offrir un « job » de mode contre un « blow. » Comprendra qui pratique la langue de Shakespeare « Made in USA ». Lire la suite »