Mois: février 2020
REDEMPTION PARIS 2020
Il n’y a ni niveau, ni rivaux non plus d’ailleurs, et si on veut le péché au vif, il faut mieux le faire au pif du sujet. L’impression de cette collection a cette odeur de tissu fermenté de trop-plein, non pas de génie mais de jaunie, un relent de couture pour boutique de la banlieue de Hong Kong, pas King, mais complètement Kong.
Non seulement l’observation de ce monde est superficiel, les robes démodées, la couture commune est dépourvue de caractéristiques. En bref, une œuvre mauvaise, et il est un de ces malheureux dont on peut dire qu’il faudrait mieux qu’il ne fusse pas né. Rédemption en voilà un nom ; l’achat du genre humain par le sacrifice du Christ qui a permis la rémission des péchés et donné un espoir de vie éternelle en Dieu, et pour une marque se prendre pour Dieu vous pouvez imaginer l’Ego !
On sort de la collection comme les cochons sortent d’un bourbier, abasourdi de déplaisir. Les clientes dont les mères faisaient des ménages et les filles présentes les défont, me disent à la sortie que jamais elles n’avaient vu autant de chiffons et, pour des bitumeuses, j’ai trouvé cela croquignolet. Lire la suite »
KENZO TRANQUILLE COMME BATISTA
Qui se souvient de l’ADN Kenzo : de ses couleurs emblématiques et de sa couture inimitable ? Olivier Baptista nous propose une nouvelle forme travaillée pour la circonstance et ses débuts dans sa nouvelle fonction de la maison de l’homme de Tokyo. Sa première maison s’appelait « Jungle jap » transformée par la suite en « Kenzo », « un beau Fumet ». Ce créateur est né dans une ville de la préfecture de Hyōgo au Japon, célèbre pour son château, mais cela tout le monde de ma mode s’en fout un peu.
Le portugais, lui, c’est l’architecture qui l’avait attirée en premier, mais c’est en tombant sur un livre de Balenciaga qu’il décide de changer de voie, et d’entrer à l’université de mode et de design de Kingston à Londres, heureusement il n’est pas tomber sur une vidéo de Muss Mayer. Diplôme en « moche », il travaille en tant que styliste pour Max Mara, Christophe Lemaire et Cerruti. Il aurait pu devenir architecte mais « l’angoisse de passer six ans à construire un immeuble » a eu raison de son enthousiasme, il préféra donc l’angoisse de créer quatre collections par an.
Il pique volontiers et souvent des éléments du vestiaire masculin pour les donner à la femme, et privilégie l’image d’une femme forte et assumée, avec des épaules hyperboliques pour un look très Kenzo-file rehaussé d’un soupçon de LVMH, aller s’avoir pourquoi ! Et, si la beauté fait son lit sublime toute seule, elle bâtit étrangement sa renommée parmi les hommes, mais aussi à côtés d’eux, mais à l’écart. Lire la suite »
COPERNI LE PRODROME DE MODE
Coperni, les deux français Arnaud Vaillant et Sébastien Meyer qui n’avaient déjà pas faire de miracle chez Courrèges, reprennent leur marque « Coperni » en pensant qu’ils vont toucher les étoiles, et nous apprendre que la terre tourne sur elle-même et que la lune est un satellite de celle-ci. Les jeunes sont ainsi. Ils pensent qu’ils sont venus au monde très jeune dans un monde très vieux.
Le duo s’est rencontré en 2009 à Mod’Art International à Paris. Voilà, certainement le problème ! Il est vrai que les gens qui refusent de vous inviter sont souvent des incertains, et de surcroît souvent pas les meilleurs ! Voici la mode dans un prosaïque descriptif de la minutie manquante, découpant les couleurs, inspectant l’atome et pointillant l’éléphant pour le côté pachydermique. Ils finissent par donner aux yeux de l’esprit la sensation insupportable d’un sentiment d’un corps en tôle brillante qui ne fait que de vous éblouir, et qui vous empêche de voir les « Mûres », bien connue les mûres ont des abeilles.
Il y a assez de bitumeuses comme cela et les choses vulgaires n’ont pas besoin d’être augmentées par un nombre qui submerge jusqu’à l’écœurement. Que l’on se passe le mot concernant ces couturiers faiseurs de bric-à-brac, se dissimulant derrière des paradoxes truculents et des axiomes pour la populace. Lire la suite »
GILETS JAUNES ET CORONA, LE COCKTAIL FHCM
Avec la recrudescence de Coronavirus en Italie, la Chambre de la Couture institutionnalise les instructions de la Paris Fashion Week et rend son rapport.
Article 1 – les mannequins seront bouches cousues au point de feston ; proposition qui n’a pas fait l’unanimité. En effet, l’homme de Tolède oppose un vif refus prétextant que certaines fument la pipe.
Article 2 – la distribution de préservatifs au menthol sera systématiquement donnée à chaque invité. Attention, cela va chauffer dans les giletières ! Chaque participant devra être équipé d’un masque. Seul Didier Grumler sera exempté, car lui porte le sien déjà depuis 20 ans.
Article 3 – Le « V » de Vuitton sera enlevé de l’ensemble des malles de ces dames, rappelant trop le « V » de Virus, et un peu « d’Eire », cela fait toujours « Dublin ». Pour les Bimbos de luxe, durant les shows, il leur est conseillé de mettre le masque sur les yeux afin de ne pas voir la toxine qu’elles transportent dans leurs lèvres.
Article 4 – La Chambre Syndicale, disque dur au ralenti, aurait mis un masque sur ses ordinateurs afin de les protéger contre cette pandémie. D’après la CGT, il existe un nouveau virus dans la mode : Il s’appelle retour au travail. La bise et l’éternelle litanie du – « tu vas bien ma/mon chéri(e) » – est prohibée jusqu’à nouvel ordre.
Article 5 – La consigne « uncross your legs » ne sera pas respectée, durant les présentations, de peur que les Influenceuses ne partagent leur blennorragie avec les chinoises qui, elles, ont le cul serré, et cela afin d’éviter le développement d’un virus mutant. La bande à « bacilles » sera interdite des « After » du Marais, selon une source bien informée. Lire la suite »
K.F.C KARDASHIAN FUCK COUTURE
Vous n’imaginez pas quand même que son séant, aussi énorme que le Colosse de Rhodes, soit le fruit d’une nourriture saine : des « chicken wings » de chez KFC ! Au cul, au cul-hésitation. Cette femme, qui a la même profondeur de jugement et la même délicatesse de sentiments que les concierges et les filles entretenues, et qu’un homme s’amourache de cette latrine, prouve bien l’abaissement des hommes de ce siècle.
Voici donc le Kanye et la Karda qui déjeunent au KFC rue St Denis ! Un hasard me direz-vous ? Non bien sûr ! Elle se retrouve dans la rue où elle aurait dû bitumer si les médias sociaux n’avaient pas existé. La mode face à la créature, dont les yeux ont la sérénité de ces animaux ruminants, peut constater que les 160 millions de followers ne sont pas très efficaces pour pouvoir en toute quiétude venir dans un fast-food au centre de Paris sans être reconnue.
La Vénus crapuleuse est de retour sur Paname et elle sera probablement invitée au dîner de la mode le 24 février à l’Elysée. Prévenez Monsieur Castaner que les bijoux de celle-ci resteront au coffre et que, pour l’Elysée, elle arborera quelque pièces de verroterie de la maison Vuitton qu’elle n’osera pas prétendre être volée, car « pas assez chers ma fille », lui aurait dit sa mère maquerelle. A vaincre sans baril, on triomphe sans boire. Lire la suite »
MOSCHINO JEREMY COCOTTE
C’est la reine des Macarons, « l’autri-chienne » ; celle, avec son visage caractéristique, qui enflammait Versailles avant sa nymphe. Front haut et lèvre inférieure dédaigneuse, une véritable « Habsbourgs la Reine ». Blonde tirant sur le roux, elle souffrait de myopie et c’est probablement pourquoi elle voyait tout dans un flou le plus artistique.
Alors, pourquoi ne pas porter des robes de chez Moschino ? Guillotin vous l’aurait conseillé, voici la femme qui est l’expression du roseau dépensant, et je suis contre, tout contre, comme l’aurait dit, en son temps, Sacha Guitry, que les Bimbos de la Fashion Week comprendront « Sacha Gâterie », pourquoi pas, non ?
Pour Jeremy Scott, Milan présente les robes à panier, cette forme si caractéristique qui prend son origine à la cour d’Espagne et que l’on retrouve dans les portraits de Velázquez, pour atteindre la cour de Louis XVI dominée par Marie-Antoinette.
Un panier ou un Verturin qui se retrouvera en Angleterre par l’entremise de Catherine d’Aragon qui l’importe en se mariant en 1501 avec le prince Arthur elle est alors la crinoline du XIXe. Créateur et l’idole « des jeûnes », Jeremy Scott qui se transforme en Jeremy Scope, pour un tour de Marie-Antoinette c’est à espérer qu’on ne lui coupera pas la tête après cette collection.
Anonymode
MANSAU UN AN DÉJA
La nuit n’est jamais complète il y a toujours, au bout du chagrin, une fenêtre éclairée, il y a toujours un rêve qui veille, un désir à combler, une faim à satisfaire. Serge nous nourrissait de sa magie, mais un an après un seul être vous manque et tout est dépeuplé. Son humour grinçant et corrosif m’inspirait chaque fois que je le rencontrais. Quelqu’un meurt, et c’est comme des pas qui s’arrêtent, mais si c’était un départ pour un nouveau voyage ? Alors j’essaye de me persuader de ne pas dire mourir mais dire naître.
C’est toujours la même larme qui sort de mon oeil quand je vois son public toujours captivé devant son « Flower » de Kenzo. J’aime à penser et j’ai le sentiment que cet homme est un héros ordinaire, mais aussi extraordinaire. Penser cela, c’est déjà un miracle, à voir le nombre de nos semblables se goberger dans une complaisance toujours plus florentine. Je me souviens de cet homme sans compromis qui affirmait ses idées, et qui comme Victor Hugo disait « Lire haut, c’est affirmer à soi-même sa lecture ». Je lui répétais que l’affirmation de soi-même est un axiome préhistorique de sensibilité. Lire la suite »
GUCCI LE MANÈGE A BIGNOU
La vie est un manège, et quand il commence à tourner le temps semble long, et les jours s’égrènent dans un tourbillon. C’est le temps de l’enfance, le début de la jeunesse des illusions, de l’amour et des espérances. Voilà le message de Mitchell ? Comme dans les contes de fées, tout est beau et semble enchanté, comme le manège, de jolies couleurs d’un monde plein de splendeurs. Venez et entrons au pays magique nous dit Gucci et nous invite à partager la gaieté des années 70.
Il ne s’agit pas de montrer une histoire mais plutôt un temps qui passe comme une histoire arrêtée en un tableau. Ce temps n’est pas la durée mais plutôt le temps de célébrer la flèche de Zénon et de ses paradoxes. C’est dans l’intervalle d’une position à l’autre que le spectateur peut juger de cette usure exposée en un tableau. Mais, c’est aussi ce qui implique le retournement de la pensée comme l’avait fait Aristote en sont temps.
Le carrousel et ses mannequins de mode qui tournent sans cesse, pour la maison de Florence qui présente à Milan, et pour un créateur né à Rome qui a déjà quarante huit ans, nous envoient un message sur la ronde des tours restants à faire avant que le manège ne s’arrête, dans la profondeur de l’impatience qui abaisse encore un peu plus sa pesanteur.
Anonymode
FOURNIÉ EXPLORA-CHIC
Voici la déesse Épona en ligne de mire d’une de ses révolutions préférées, je découvre aujourd’hui ce qui a toujours été là, mais brusquement comme un tour de magie tout le paysage change. La collection de Julien Fournié c’est comme si vous retrouviez le doudou de votre enfance, bouleversante comme le journal intime de nos 15 ans. Il y a quelques semaines, j’ai découvert une satrapie tout entière, une Annemarie Schwarzenbach qui part à la bataille.
Voici les Aventurières des temps qui sont prêtes à briller en étant pleinement elles. Elles montent sur scène et partagent leurs messages avec des centaines de personnes à l’Oratoire du Louvre. Longues robes fendues et ceinturées soulignant leur taille, tuniques brodées et robes subtilement transparentes pour les femmes du désert, voilà la Haute Couture dans toute leur sensualité.
Tu ne traverseras jamais l’océan si tu as peur de perdre de vue le rivage nous dit le créateur avec ses aventurières. Ceux qui aperçoivent la lumière avant les autres sont condamnés à la poursuivre en dépit des autres, et ce que voit leur esprit leur cœur le ressent.
Vivre, c’est se réveiller la nuit dans l’impatience du jour à venir, c’est s’émerveiller de ce que le miracle de chaque saison de la mode peut produire une fois encore, c’est avoir des insomnies de joie. Lire la suite »