Mois: juillet 2019
VERSACE VERSUS MÂLE
Vingt fois sur le métier remettez votre outrage, c’est la devise de Luke Evans ou Look Evans, un ami de la maison Versace, et celui-ci lance la campagne pour les lunettes du groupe de la plus jeune des couturières italiennes : « info ou botox ? » Une collection de lunettes pour les hommes avec une personnalité connue pour ses valeurs – « en voilà une idée ! » Mais, si vous ne voulez pas avancer, suivez toujours une idée fixe ! En tout cas, celui-ci devrait incarner un homme moderne, selon les dires de Donatella. Avec des prises de vue par Mert Alas et Marcus Piggott, spécialistes des « Kardashiantes », le sulfureux Evans en faisant ressortir le charme de l’homme viril portant plusieurs bagues et chaînes en or pour jouer au bad boy, mais n’arrive qu’à faire plus braque que boy, bref un fauve.
Une collection de lunettes produite par Luxottica qui, aujourd’hui, a fusionné avec Essilor, les bons comptoirs font les bons amis. Une élégante monture en métal qui a un motif allover Greek Key délicatement gravé au laser, pour un bain de foule assuré dans les boutiques sous la chaleur qui fera de celle-ci « la trempette de la renommée ». Des Romains qui nous donnent un ornement courant en architecture depuis l’Antiquité chez les Grecs, cela va « jagger » comme dirait le compteur du même nom. Lire la suite »
DIESEL OU LE VISAGE DE LA GUERRE
Voilà une histoire ou une photo que l’on peut voir partout : le masque de Salvador Dali emblème d’une série sur Netflix, qui est un raz de marée. Une histoire de braquage de gilets rouges « La Casa de Papel » narre les déboires d’un groupe de personnages profondément anti-système à l’heure où celui-ci est pointé du doigt par la population, et que les grandes sociétés du CAC40 sont dénoncées par le peuple là où le capitalisme est de plus en plus contesté. (Encore plus aujourd’hui avec le mouvement des Indignés en Espagne depuis 2011), la série se met du côté du peuple. Celui qui n’a rien pour survivre et qui veut berner le système qui l’a tant dupé depuis des années, pour mieux le défaire. La reprise du « Bella Ciao » par ces mêmes Gilets jaunes en « Macron Ciao » ces derniers mois vient d’ailleurs de la chanson de la série. Lire la suite »
SONIA NICKEL
Un Jean-Marc Loupé pour un dépôt de Milan, celui qui, autrefois, avait charmé la fille – « avec quoi grand Dieu ! » – Celle-ci pensait un « premier Héritage » alors que cela sera le dernier. Il y a des gens qui ont ce don de détruire et de continuer à donner des conseils aux autres. Voici l’histoire du monde merveilleux de la mode, la matérialisation de balayeurs du désert, qui continuent à travailler sans que personne ne s’aperçoive de leurs défaillances, car, au milieu d’imbéciles quoi de plus anonyme que d’autres imbéciles.
Bienvenue dans le monde de Grumler, là où les incompétents et florentins sont légion, des forts en thème qui vous assomment de dossiers bien formatés mais vides de sens et qui continuent leur sale besogne dans une hypocrisie Huguenotte pour parvenir au sommet des immodestes.
Pauvre « rênne » du tricot, qui traînait dans son chariot des phénomènes de foire, et qui voit aujourd’hui détricoté son oeuvre par un imbécile, non pas par nature mais, par entrainement. Un petit crâne d’œuf qui n’est qu’une petite tour d’ivoire dans la nuit la plus ténébreuse, jetant Homère aux latrines pour dit-il une meilleure marche du monde… de « son monde microscopique ». Lire la suite »
J’AI RENCONTRÉ UN SAPEUR
Qui sait que veut dire la SAP ou Societé des Ambianceurs et des Personnes Elégantes ? La SAP est née à Brazzaville, Kinshasa, et a été transportée à Paris. La sapologie est un mouvement d’identité vestimentaire qui détourne et réinvente les codes de la mode. Il ne s’agit pas d’un mouvement spontané mais une forme de dandysme et d’insoumission qui ressemble au courant Zazou des années 1940.
La transgression des codes vestimentaires européens, notamment au Congo, a commencé dès la fin du XIXe siècle. « Sortir ses griffes » est une expression courante de la « sapologie » . Il s’agit donc aussi d’une forme d’insoumission. Le luxe c’est la fracture en latin et donc la transgression CQFD.
Dans les années 1920, les autorités coloniales belges ou françaises effectuaient des contrôles policiers sur les accoutrements vestimentaires, et dans le contexte post-colonial, les « sapeurs » immigrés en Europe aiment ne pas se « faire discrets » (ce que les sociétés occidentales leur demandent).
La semaine dernière, j’ai eu le plaisir de rencontrer Monsieur Jean Demavinssy, Sapeur, dont je viens de finir le livre que j’ai lu d’un trait et relate une épopée du Congo Belge à la guerre des showrooms de la rue de Castiglione. Une vraie vie qui a le mérite de ne pas être un long fleuve tranquille, mais c’est juste l’histoire d’une vie. Lire la suite »
SIECLES DE CRISTAL DE MUSE SILICE
Bien des siècles avant notre ère, par une forte tempête en Méditerranée, ce jour là, la mer est si démontée qu’un bateau de marchands phéniciens doit venir se mettre à l’abri sur la côte. On tire le navire au rivage puis on se prépare à bivouaquer. Las ! Impossible de chauffer la marmite car le feu s’allume mal tant le vent est mauvais. Sur la place sablonneuse, l’équipage cherche en vain quelques pierres qui protégeraient le foyer et permettraient de caler la marmite, et la faim rendant l’homme astucieux, un marin va chercher, dans la cargaison du navire, quelques blocs de nitre (carbonate de sodium) pour entourer le feu.
Quand le repas est terminé, et que le feu par le vent violent avait chauffé intensément l’emplacement du foyer, une merveilleuse substance dure, translucide et brillante, apparaissait dans le fond du foyer, ainsi naquit le verre .
Le cristal, lui est un type de verre riche en plomb (jusqu’à 40 % de la masse en plus, et au moins 24 % d’oxyde de plomb PbO doit avoir été ajouté au verre). Le plomb abaisse le point de fusion du verre, tout en stabilisant sa composition. Il le rend plus lumineux, plus dense et lui confère une sonorité particulière. Par ailleurs, le cristal, plus tendre que le verre est plus facile à travailler. Lire la suite »
NIKE ON THE MOON
Une des premières paires de chaussures de sport jamais produites par l’équipementier américain Nike a été vendue mardi pour 437.500 dollars lors d’enchères en « ligne de Coke certainement », et organisées par Sotheby’s, un record mondial pour des « sneakers ».
C’est une « Moon shoe » une paire de chaussures de course à pied dessinée par le co-fondateur de Nike, Bill Bowerman, pour les sélections olympiques des JO de Munich, un joyau ! Selon la légende, l’entraîneur américain d’athlétisme Bill Bowerman aurait eu l’idée de la semelle, « mais aussi de la semaine », en coulant du caoutchouc dans la machine à gaufres de son épouse. Invité à un dîner chez lui, un coureur aurait déclaré « les gaufres de sa femme, c’est de la semelle ». La « Moon Shoe » était née et doit ainsi son nom à la ressemblance entre les traces laissées par cette nouvelle chaussure et les empreintes des astronautes américains sur la Lune. L’acquéreur de la « Moon Shoe » est un entrepreneur canadien de 61 ans, Miles Nadal, qui a prévu d’exposer la paire dans son musée privé de Toronto.
Le précédent record était détenu par une paire de Converse que le légendaire Michael Jordan aurait porté en 1984 lors de la finale du tournoi olympique de basket-ball à Los Angeles. Elle avait été adjugée à 190 373 dollars en 2017 lors d’une vente en Californie. La vente s’inscrit dans le cadre de la montée en puissance de nouveaux marchés pour les collectionneurs : planches de skateboard, premiers ordinateurs ou baskets… populaires auprès d’une nouvelle génération d’amateurs, qui ne connaissent pas Picasso. Lire la suite »
AUGUSTE THE RUSH
C’est la mode des crêperies et elles foisonnent dans Paris. La bobocitude parisienne, qui passe ses vacances entre Cancale et Dinard, redécouvre les crêpes de leur enfance. Voilà « Chez Auguste », pas celui né à Rome le « Gaius Octavius Thurinus », mais celui qui est breton comme sa galette de sarrazin ; les voyages forment la jeunesse.
Nous sommes au 86 de la rue St-Martin à côté de St-Merry et, si avant de rentrer au restaurant, vous deviez visitez l’église, levez les yeux sur la clé de voûte du portail principal. Là où habituellement on trouve le Christ ou la Vierge, vous découvrirez une étrange et monstrueuse sculpture : une barbe et des seins, une tête avec des cornes et des ailes dans le dos : serait-ce la personnification du diable ou un signe alchimique ? Il n’y a rien d’étonnant car c’est dans ce quartier où vécurent les templiers et leurs secrets de richesse, mais surtout, un peu plus tard, Nicolas Flamel qui, selon la légende, aurait transformé le plomb en or avec Dame Pernelle qui était Bretonne.
Au 86, c’est aussi là où Gavroche tomba sur une barricade que décrivit si bien Victor Hugo dans « Les Misérables ». Le gamin de Paris meurt dans la nuit du 5 au 6 juin 1832 se battant pour chasser Louis Philippe du trône. Un restaurant chargé d’histoire mais une décoration qui ne représente ni la Bretagne ni le Paris de Victor Hugo, mais plutôt à un laboratoire d’Ifremer ou plutôt d’ivre de crêpes. Lire la suite »
UN MOMENT D’OPTIMISME
Il y a parfois des sources inépuisables de joie intérieure qui peuvent passer devant vous et qui rendent votre cœur joyeux et débordant d’optimisme. Toujours en recherche d’idées, je m’évertue à décrire cette société dans laquelle nous vivons et, pour cela, je m’étais installé face à la conciergerie en quête d’idées, sur un transat que la mairie met à ma disposition pour mes longues après-midi de réflexion et de flânerie, pour mon slam de Paris !
Je constate que par terre autour de ce transat foisonne une multiplicité de mégots laissés là par des humains ayant les neurones au chômage technique. Personnellement, je ne fume plus depuis le 1er janvier 2000, cadeau que j’avais fait, en son temps à ma femme, comme signe de mon amour éternel qui n’a pas duré.
Deux jeunes filles armées de bouteilles en plastique s’approchèrent doucement de moi en faisant des petits bons et ramassant au passage tous les détritus et mégots qui jonchaient les pavés du roi. Elles échangent à haute voix pour que j’entende : « Les gens sont terribles. Ils laissent leurs mégots partout en me regardant avec un œil réprobateur ». Sortant de ma rêverie, je leur interjette que ce n’est pas moi car j’ai arrêté de fumer il y a bientôt 20 années. Étonnées ! L’une d’elles me dit : « Alors là, cher Monsieur, pour nous : vous êtes le Phénix des hôtes de ces quais » citant Jean de La Fontaine. Lire la suite »
ELIE SAAD CHINOISE-MENT VÔTRE
La perception même de la Chine s’était inscrite autrefois dans une fausse image de l’Asie, résultant probablement de la méconnaissance qu’on avait de cette région du monde et longtemps caractérisée par son isolement et sa fermeture à l’étranger. La Chine, ancienne espace géographique et culturel inconnu pendant longtemps, n’avait été parcourue que par quelques rares voyageurs, provocant des fantasmes à son sujet les plus fous, que peu de gens pouvaient les contredire.
Mais, voici le Elie « Damour » bercé par une grande blonde à la peau trempée dans un bac de kaolin donnant une porcelaine fine, mélangeant un fleuve de couleur topaze, avec des yeux retroussés vers les tempes. Le voyage d’Elie Saab, de la frontière de l’Empire Ottoman passant par Gènes entre l’Orient et l’Occident, s’ouvre sur la mer Égée, comme autrefois les chevaliers de Rhodes qui foulèrent ces mêmes routes. Voici le Sieur « Oüanges », visiteur chinois, qui croyait que l’Europe était un paradis d’honnêteté et de justice et qui raconte sa déception à Montesquieu, comme pour cette collection faite de traînes pour des traînées, qu’il veut nous chanter comme la fleur du pêcher. Lire la suite »
LE CIRQUE DES POÈTES ABACUS
Un spectacle qui détonne, mêlant cirque et danse, comique et dramaturgie, un coup de poing qui, par le mélange des genres, nous entraîne dans un voyage de la vie dans toute sa complexité et sa beauté. Raphaëlle Boitel, danseuse circassienne, – « traduisez du Caucase » – chorégraphe et metteur en scène, rend un hommage profondément touchant et poignant au cirque, et plus particulièrement à Annie Fratellini, première femme clown avec qui elle a eu la chance de travailler. Miroir profond et sombre, où des anges charmants chargés de mystère, apparaissent dans des murmures d’un rayon de lumière transporté par un public médusé. Le cirque rejoint ici le merveilleux, un mirage qui vous plonge dans un rêve. Des tableaux qui nous plongent, grâce à des jeux de lumière qui ne sont pas sans rappeler les clairs-obscurs du Caravage, dans les profonds contrastes de notre vie intérieure.
Et quand les lumières s’éteignent, c’est pour mieux renaître par un projecteur éclairant des zones d’ombre vides, le temps est comme suspendu. Perches et autres accessoires déambulent sur scène, au même titre que les 5 danseurs qui surviennent alors sur les planches et les deux membres de l’équipe technique qui interagissent avec eux à travers des jeux de cerceaux, de tissus, de sangles, des performances de funambulisme et de jonglage qui nous font osciller entre le rire et les larmes. Lire la suite »
EYMERIC FRANCOIS BARBE A PAPA
Elle s’appelait alors « rue de l’Enfer », nom probablement dû à sa proximité avec la « rue de Paradis ». C’est ici que nous arrivons pour la collection d’Eymeric François. Cette rue s’appelle dorénavant la « rue Bleue ». L’histoire raconte que son nom provient d’une manufacture de boules de cristal du même nom, fondée bien avant que Jacques Mouclier ait des bureaux non loin de là quand il présidait la Fédération de la Cristallerie. La rue de la chaleur et de la fureur de coudre est peut-être aussi celle des furies que propose Eymeric par ses mannequins, rêve d’un hétéro comme ces divinités romaines non soumises à Zeus qui tourmentaient les hommes pour les faire expier, un songe, en tous cas, pour moi… Lire la suite »