Mois: avril 2019
MA RAISON VACILLE
Dans la peau d’une cleptomane qui nous ouvre les portes de son imaginaire teinté de poésie, et avec des artistes aux multiples facettes qui se retrouvent manipulés et sous influence d’objets que la jolie voleuse dérobent à foison. Un monde qui tourne sur son axe propre et qui nous emporte dans un voyage « des milles et une lui », un porte-manteau qui se transforme en dragon, des sièges et une table qui glissent et s’esquivent, pour laisser place à un mur qui s’ouvre et laisse surgir un couple de danseurs qui passe de l’autre côté du miroir pour vivre le passe muraille.
Avec des vêtements ondoyants qui, soudainement, muent par une vie extra-sensorielle, à tel point que, quand l’artiste marche, on croirait qu’elle danse comme ce sable de l’azur des déserts imitant la houle des mers qui glisse avec indifférence.
Miroir profond et sombre, où des anges charmants chargés de mystère, apparaissent à l’ombre des portes et des manteaux remplis de murmures, une prière en pleur d’un rayon d’hiver transporté brusquement par un public médusé. L’étrange rejoint ici le merveilleux, un mirage qui vous plonge dans le rêve de Shéhérazade. Pas de logique dans le surréalisme, la raison vacille comme le ferait la tour de Notre Dame en feu. Lire la suite »
SE MOQUER DE SOI
Est-ce une insulte ou un hommage ! Un jour d’avril 2019, un lecteur a qualifié mon support de Blog : « bobo, gauche caviar », Bourgeois-Bohême ! Me voilà, subitement stupide, « conformiste » et « millionnaire » de surcroît, raciste et inculte ! Utilisant des mots de Français, que personne ne comprend, comme mon président préféré, Mr Macron. Vous êtes un être singulier qui cultive une série de travers plus ou moins condamnables et néanmoins contradictoires. Ainsi, serai-je tour à tour « écolo pastèque », « angélique », « bisounours », « égoïste », mais aussi, naïf au point d’imaginer « que mon Iphone est le fruit d’une rose et d’un chou-fleur, et que sa maison basse consommation naît dans un placenta de La-Malmaison».
Un bobo stupide, la preuve me dit-on, car je crois que « changer un joint est l’alpha et l’omega de la plomberie », mais aussi que je suis un plombier, un cycliste mais avec un vélo électrique. Plus grave encore, on me compare à « Fouquier-Tinville, ce sinistre juge révolutionnaire parfaitement étranger à toute notion de justice ». Et me voilà, tour à tour, comme « une ville à moi seul de vieux bobos haineux, apeurés et déconnectés du XXIe siècle ». Bref, placez « bobo » dans une phrase et votre interlocuteur est immédiatement disqualifié. Lire la suite »
FEMMES BRONDES, JE VOUS AIME
A toutes les filles qui se trouvent trop rondes car elles ne font pas un 38 : vous êtes toutes belles. C’est la société qui est moche. Toi qui négliges les femmes en chair, toi qui ignores ces hors pairs, ces formes rondes et opulentes, ces rondeurs extravagantes, tu ignores certainement que les compliments sont des bonbons dont les femmes raffolent toute leur vie : jeunes, pour les croquer à pleines dents, plus âgées, pour les faire fondre doucement entre leurs dents. Comme des Danaïdes, se perdre sur un dos incroyable de la douceur d’une peau de bébé, le charme incarnée de la rondeur et l’invitation à l’effleurement et à la caresse la plus tendre. L’érotisme provocant est assumé par un appel à la chair qui sublime le paradoxe de cette peau blanche et froide, unique et rappelant le placenta si chaud et si doux.
Les femmes rondes ont autant le droit que les autres à la même mode que celles qui s’habillent en 38 ! D’ailleurs celles qui s’habillent en 38, en réalité s’habillent en 40 car les marques, malignes, changent celles-ci pour flatter les clientes et ainsi leur apporter la récompense si attendue par toutes, la dictature de la maigreur et le compliment d’une vendeuse qui vous interjette que vous faites un 38 alors que vous faites un 40. Lire la suite »
VUITTON SENTEUR ET SANS REPROCHE
Voici l’Ascension de l’Annapurna du parfum ou l’art d’accommoder l’Everest. Le trio de Louis Vuitton qui arrive près de trois ans après sa plongée dans le monde merveilleux de la fleur artificielle, collaborant avec l’artiste Alex Israel basé à Los Angeles, celui-ci pour contenir ce jus « chimirique », crée non pas un flacon mais une bouteille ! Et c’est avec le Maître Jacques Cavallier, qui ne monte pas à cru mais à jus, qu’ils ont voulu stigmatiser la cité des anges dans un parfum pour un voyage avec « bagasse », voulant mettre le soleil de la Californie en flacon.
Voici une Eau de Cologne qui serait de Californie, ou plus on la hume et plus on ne peut la sentir. Dans des bouteilles qui, autrefois, servaient à la pharmacologie, Vuitton voulant probablement soigner notre dépression de ne pas pouvoir l’acheter. Vert pour le Cactus que l’on appelle aussi le gratte-cul, et jaune pour les traces que laissent les incontinents sur les trottoirs des bimbos de la Fashion Week, et le bleu enfin qui, d’après le créateur, doit donner de la vitamine, car si tu vas bien, tu « vuittonmines ».
Ainsi le plus classique des parfums prend la forme d’un flacon type bouteille de glucose ou de perfusion, qui, autrefois, officiait au-dessus de votre lit pour vous injecter des produits salins ou médicamenteux. Voilà donc le parfum qui soigne, un Must de « Cactier », et de toute façon dans le doute, « absinthe »-toi, car dans celui-ci l’alcôve tue lentement. Lire la suite »
EATALY L’ANTI MEZZOGIORNO
Le Mezzogiorno, rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie, cela ne s’invente pas ! Ouverture d’un nouveau temple de la « food » italienne ; 2 500 m2 en plein Marais – « Eataly », jeu de mot comme dirait Maître Capello – Samedi dernier, c’était la queue comme pour les boulangeries de l’ex-Allemagne de l’Est le jour de la livraison de la farine. Les Veaux-Veaux Parisiens, à la queue leu leu, comme chez Denise, rue Quincampoix, attendent de pouvoir entrer dans ce temple de la gastronomie italienne dont les chiffres donnent le vertige. Pas moins de 7 points de restauration (2 500 couverts par jour), une cave à vins abritant 800 références, mais, à vaincre sans baril, on triomphe sans boire ! Une épicerie fine, pour un lieu ouvert 7/7 jours, même le dimanche des ragots !
« Eataly », franchise des Galeries Lafayette, va-t-elle voler la vedette des meilleures pizzas au bois de Paname, le poêle à bois et la caravane passe. C’est l’occasion d’acheter des produits vendus exclusivement en Italie, si vous oubliez, bien sûr, la boutique du « bon marché ». « Eataly » propose même des cours de cuisine. (La scuola) l’école est ouverte aux enfants comme aux adultes. Bref, le business jusqu’au bout des combles.
Voilà bien le chantier le plus moche de la capitale : l’Italie du Nord et de l’industrie dans toute sa splendeur contre le Mezzogiorno (comprenez le Sud de l’Italie). Une antithèse de la botte, pour une cantine loin, très loin de l’Italie que je connais. Lire la suite »
COBSON FOREVER
Enfant prodige de la mode parisienne entre ombre et lumière d’une styliste rencontrée au Palace, une femme vivante qui pouvait vous entraîner dans un tourbillon de soirées et de découvertes des rues de Paname underground. Voyageuse invétérée, ses créations étaient néo-chics. Sa vie était un voyage entre destin doré et lumière noire qui faisait d’elle une personnalité de la mode des années 80. C’était un temps que nous avons oublié, maintenant, le temps des Seigneurs et des Princes, celui de la présidence de Jacques Mouclier, « le grand » comme disent certains encore, probablement par opposition aux hommes de petites failles d’aujourd’hui.
Superbe et triomphante, elle vint un jour en grand apparat avec des airs d’Infante dans un flot de velours nacarat. Ses grosses perles de Venise qui roulaient comme des gouttes d’eau au bord de ses lobes, sa peau d’un grain laiteux de frais satin tranchait avec ses paupières battant des ailes sur ses globes d’argent brunis. Une nacre de l’infini qui lui donnait ce charme de pudeur. Voilà que doucement on la pose sur son lit, ce tombeau blanc et doux, pour que subitement la nuit tombe sur ce souvenir si exaltant. Lire la suite »
VOYOUCRATIE S’ABSTENIR
Construire un réseau de gens bienveillants, un réseau de gens bien éduqués où les voyous seront irrémédiablement rejetés aux oubliettes de l’histoire ou dans cette cavité naturelle du gouffre de Padirac. Les jeunes, d’aujourd’hui, sont des pères conscrits pour qui la bassesse est leur nourriture. Vils rampants et adeptes de donner des brevets de moralité, ils sont eux-mêmes la finesse de la flagornerie et de la supercherie. Ils veulent rentrer dans nos réseaux pour nous infecter et réaliser leur besogne de malignité et de perversion. Ils sont des bêtes féroces et sanguinaires des Marmontel et des ennemis de Jean-Jacques Rousseau, des esprits, si long, si lent, si lourd.
Il utilise les autres et les copies comme ferait une Xerox des années 80, sans qualité, ni définition, croyant avoir inventé l’écriture comme en Mésopotamie en -3500 Avant-Jésus triste. Leurs femmes sont des demi-mondaines prêtes à tout jusqu’à une « fêle à scion » sous le bureau de leurs futurs clients. Les voici, ces trentenaires, appelés de ce nom ronflant « Millennials ».
Incultes et agoraphobes, ils cultivent « les bulbes de narcisses » et leur égoïsme est aussi étendu que la lac Victoria. Comme « une mère intérieure » ils ont encore leurs nounours pour dormir car cela les rassure quand ils viennent d’escroquer un travailleur de son dur labeur qu’ils revendront des millions à leur seul profit et pour ne rien en faire, juste acheter des Nabuchodonosors au Nikki Beach de St-Tropez. Lire la suite »
BREIZH CAFÉ PARIS
Quoi de plus naturel que d’aller dans une crêperie avec deux bretonnes blondasses qui, d’ailleurs, ressemblent plus à des suédoises d’Oslo pour une omelette Norvégienne. Merci, Monsieur Darwin ! C’est la mode des crêperies et elles foisonnent dans Paris. D’ailleurs, celles-ci font le bonheur des bobos parisiens qui passent leurs vacances entre Cancale et Dinard. Voici une crêperie qui tire son épingle du jeu, car elle a bien compris que la crêpe et la gaufre n’étaient pas seulement toute l’économie de la Bretagne et que les Corsaires sous Louis XIV étaient déjà de grands voyageurs qui importaient le savoir des pays du Soleil-Levant.
14 rue « mon orgueil », cela ne s’invente pas ! Me voici donc aux bras de ces deux grandes bringues qui marchent sur les petits carreaux de la rue du même nom, où il faut slalomer entre les trottinettes qui nous frôlent de ces humains de contrefaçon qui se foutent de renverser deux jolies filles, car eux les pêchent sur Tinder, les mêmes qui autrefois sévissaient au Baron à l’heure où les corbeaux allaient se coucher, entre les chiens et les loups. Lire la suite »
PARIS BRULE-T-IL ?
J’étais monté tout en haut et, essoufflé par la hauteur, je venais pour une infime caresse du fabuleux bourdon, mais aussi pour la vue de Paris émerveillant mon âme…
Sous mes pieds, coulaient la Seine et ses bateaux, défilaient l’île de la Cité et ses places, Montmartre au loin et ses charmants coteaux. Quasimodo pencha la tête et regarda sur le parvis la belle Esmeralda, et le bossu, parmi les gargouilles, fuit les flammes emportant les chimères alors qu’il rêvait tranquillement à un peu d’amour dans le rayon du soleil qui décline et tombe sur la flèche qui s’écroule. Lire la suite »
ATELIER BOIVIN L’EFFET PAPILLON
Nourri par la soie, sur l’aile du zéphyr pour orner le cou des dandys parisiens, et s’envoler comme un souffle sous les voûtes éternelles de nos Dames de Paris, voici le papillon qui, avec son destin enchanté, retrouve enfin le ciel du chic et de la volupté. Une cravate bien nouée, disait Oscar Wilde, est le premier pas sérieux dans la vie. Cependant, quelle ironie quand vous savez que la cravate a été inventée par une femme.
Les générations, d’aujourd’hui, que l’on dit maudites, viennent de redécouvrir les vertus de cet accessoire qui faisait de l’homme du 17ème siècle le plus chic de tous les temps. Ainsi, Louise, Duchesse de La Vallière et maîtresse de Louis XIV, portait, au temps de sa splendeur, une cravate à large nœud flottant celui-là même qui revient en odeur de sainteté. L’idylle de cette Duchesse, relaté en détail par Alexandre Dumas, fera d’elle la mondaine la plus emblématique de France. Enfin, le style est de retour et celui-ci va avec la ré-émergence du nœud, celui qui rehausse la silhouette. La cravate ou le nœud papillon, qu’il soit Ascot ou autre, il reste un accessoire indispensable pour marquer sa différence dans un monde toujours plus uniforme. Lire la suite »
LE TANK DE CARTIER
Un carré dans un rectangle, c’est la Tank par Louis Cartier, une chenille d’un char, comme un souvenir de la boucherie de 14/18. Une guerre qui a marqué toute cette génération et est restée à jamais dans leur tête. La Tank gardera toujours une forme inspirée de ce boîtier initial, géométrique, anglée, épurée avec des chiffres romains. Dans les années 20, l’influence asiatique et le goût pour l’exotisme marquèrent si fortement que les créations joaillières se retrouvent dans la Tank chinoise, dont le boîtier est architecturé comme le portique d’un temple chinois.
Puis, une nouvelle Tank naît, la même année, dans une vision plus fluide, la Tank Louis Cartier, plus rectangulaire, aux attaches adoucies. Un rectangle qui ne cessera de s’étirer accompagné d’une innovation majeure, le boîtier réversible. La Tank basculante apparaît en 1932. Elle est contemporaine du modèle Reverso de Jaeger-LeCoultre et d’un modèle similaire chez Patek Philippe. Le boîtier basculant permettait de retourner le cadran pour le protéger pendant les épreuves sportives. A cette époque, garder une montre en or pendant le sport était un Must chez les dandys tout comme chez les sportifs aguerris. Lire la suite »