Mois: février 2019

LANVIN LE POINT DU FISTON

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Il est vrai qu’entre les uns qui ne connaissent pas la mode, et les autres qui n’ont jamais fait d’études, les florentins pique-assiettes infiltrés dans le fond chinois Fosum de plusieurs milliards de dollars, est un mauvais présage, car les cimetières sont toujours éclairés du néant. Un esprit facile aurait donné une information post-Mao, mais, entre la facilité qui pond sans effort et la fécondité laborieuse, il y a un abîme de possibilités pour les esprits qui réfléchissent. Quelques croquis de l’enfer sur un trône splendide d’une robe posée sur un pot de chambre ne fait pas forcément de la couture.

Bruno Sialelli, ancien styliste de prêt-à-morfler masculin chez Loewe, regardait le salaire de Lanvin et du groupe Fosum comme la déesse Erato regarde le chant nuptial. Mais, qui est ce Sialelli ? On l’appelle le couturier de l’ombre, marseillais de 31 ans, diplômé du Studio Berçot, a fait ses armes chez Paco Rabanne, Acne Studios et Balenciaga sous les directions de Nicolas Ghesquière et d’Alexander Wang. Son CV révèle une capacité de naviguer entre l’homme et la femme, c’est un signe des temps. Lire la suite »

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DIOR SUFFRAGETTE SET

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C’est un trésor de savoir découvrir la maison du Maître de Granville. Autrefois, il nous donnait toujours une délicieuse façon de nous souhaiter un bon après-midi. Il est toujours agréable de recevoir un joli message couture, et nous avions compté sur le Seigneur des Arnault pour nous donner cette joie, car ce samouraï des temps modernes de la mode – traduisez pour samouraï (celui qui sert) – avait eu du nez de mettre Galliano sur un rail.

Alors, pourquoi ne pas envoyer un peu de tendresse à cette Chiuri, à cette couturière stressée incapable de redonner à la maison ses lettres de noblesse dans ce mardi ensoleillé. Car parmi nos pleurs viennent s’ajouter la  » Jacquemusmania » qui brille de mille gueux pour un spectacle sans consistence.

Ce début de la Fashion Week de Paris a un charme intime et doux, dans l’ombre d’un coeur froissé pour humer ce parfum consolant dont le germe est en nous tous. Douceur lointaine qui vous rappelle votre enfance, et que le vertige d’un cœur qui tressaille comme un secret, dans un épanchement de sensibilité qui resurgit d’un coup et d’un seul.

Mais, la réalité vient nous rappeler que nous sommes chez Dior et que pardonner à une méchante, c’est frapper l’innocent. Alors pas de cadeau, voici les commentaires de ce show.

C’est d’abord la Tomaso Binga, féministe enragée mariée avec le critique d’art Filiberto Menna qui avait déclaré, en son temps, avoir choisi un pseudonyme masculin pour parodier les privilèges culturels réservés aux hommes. Voici la nouvelle égérie de Dior, une féministe acharnée face au Seigneur qui aime les femmes au foyer et au piano, à parier que sa collection comme ses idées intégristes sont déjà « has been ». Lire la suite »

JAQUEMUS PORTE DE LA NUIT

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Une rue de Provence, un décor grandiose de Schtroumpfs pour singer le grand Karl, bienvenue au « Porte » de l’enfer. Je n’aime pas ces couturiers sans diplôme, car, la plupart du temps, ils volent ou détournent les œuvres des vrais créateurs. Souvent, leur couture est une prétérition, et leur culture se borne au gouffre de la nuit que l’on trouve dans la péninsule du Yucatan.

On peut être autodidacte, mais les autres, dont les parents financent à grand coup d’heures supplémentaires les études de leurs enfants, sont confrontés à une injustice flagrante. Il est vrai qu’au temps des cadrans solaires il n’y avait pas l’ombre d’une exactitude sur le cadran de Plourin. Mais, si vous regardez l’histoire des couturiers sans diplôme, les Montana et les Mugler montés de toutes pièces par la presse et les « black rooms » des années 80 où Monsieur Grumler y avait fait son deuxième bureau au-dessous du palace, ces créateurs se retrouvent donc aujourd’hui dans les limbes de la notoriété du fin fond du Sahara, sous le vent de sable de la Villa Majorelle, le seul lien qu’ils n’auront jamais avec Yves St Laurent. Mais, peut-on remplacer personne ?

Les ascensions trop rapides comme l’Olivier Incertain finissent toujours par se savoir. C’est surtout sur le long terme que l’on s’aperçoit que ces génies de la création portés au pinacle des journaux et des magazines de mode n’étaient finalement que des feux de paille au service d’une marque et idem pour Jacquemus qui s’y retrouve juste pour un chapeau de paille. Voilà une bien belle position pour Monsieur Grumler ! Lire la suite »

MOSCHINO MILAN 2019

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La femme de Ken, choucroute sur la tête, transformée par Moschino en objet publicitaire de salon de l’automobiles et du juste prix réunis, est placée sur un podium par le créateur Jeremy Scott. Des Jackie Kennedy dans une « Onassis » de billets verts, elle fut la première à arborer cette coiffure « bouffante » laissant le champs aux demoiselles des années 60, talons Louboutin et coiffures à la « Empire State Building », voulant ainsi être plus grandes pour mieux s’affirmer. Coupes de cheveux improbables qui n’ont pas pris une ride, et me font penser à Amy Winehouse et sa légendaire coupe qui d’un rêve tapageur a ébouriffé la toile de la sagesse pour transformer sa coiffure en symbole de sa peur, essayant ainsi de tisser un semblant de tendresse.

Souvent l’arrivée de l’automne annonce grisaille et couleurs en berne, et notre vestiaire doit sortir du gris bitumeux et de l’anthraciteux, il faut que les couleurs fassent de la résistance. Le « dress code » de la saison pour Moschino est en technicolor Flashy… Voilà, une collection que le « Crémateur », Olivier Incertain, sera content de claironner « Oh plagiat », alors que celui-ci est souvent la base de tous les couturiers, excepté l’original qui lui, d’ailleurs, est souvent méconnu.

Une Barbie sophistiquée avec un long corps qui dessinait la structure du tissu en un plissé délicieux, des « sophistes », à qui on donne le language pour cacher leurs pensées. Lire la suite »

FENDI LE CIEL POUVAIT ATTENDRE

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On pourrait multiplier les noms de ceux qui pensait comme lui êtres à multi-facettes. Lui qui avait trouvé un nouveau genre poétique, entre Goethe et la ville aux mille ponts, passant par les méandres de l’esprit nouveau, appelant les poètes à se tourner vers le métier de Charles Frédérique Worth, la poésie d’un monde nouveau formaté par la Westphalie, et qui provient d’une réminiscence de sa vie culturelle dominante et où son imaginaire s’enracine plus dans son musée mental, que sa bibliothèque, et c’est pour cela que Karl ne sera jamais remplacé. Lire la suite »

ALBERTA COULEUR DU BLANC

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Je voulais commencer l’article : assis à côté d’Inès de la Prestance et de la fille de Sonia Nickel, mais l’humour a vite basculé à la concentration happé par le spectacle pour admirer la féerie du blanc et de l’élégance, comme si, sur le podium, le Taj Mahal venait pour briller de tout son blanc. J’écris comme on consulte un album de photos, une photographie au plus-que-parfait du subjonctif, la femme de la photo Iphone, blanche mais en couleur, comme la rêverie d’un poème à la milanaise.

La foutaise extérieure des bimbos de la Fashion Week, d’un seul coup, avait disparu. Nous sommes à Mediolanum et plus rien ne compte même pas la tristesse de la disparition de Karl, car « the show must go on. » Le ciel est blanc et le temps taille des images dans l’espace. La créatrice nous donne au stylographe avec une encre blanche, un abîme de sève comme le crépitement des aiguilles à en crever les yeux, laissant couler dans ma mémoire un flux « sans-gain » pour décrire la couture de l’italie.

Je fais le blanc dans ma mémoire ne voulant pas souiller cette collection d’une pollution imposée par ces messieurs de la famille, et je fais un effort surhumain pour me souvenir de cette belle chose : elle était blonde, elle était blanche, et ses cheveux tombaient sur ses yeux de faïence, comme un tir en plein cœur d’un artilleur de Mayence. Lire la suite »

KARL LAGERFELD MEURT A 85 ANS

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Le monde de la mode est en deuil. L’un de ses plus illustres représentants vient de s’éteindre. Karl Lagerfeld est mort à l’âge de 85. L’état de santé du couturier avait beaucoup inquiété les observateurs lors de la dernière Fashion Week. Le 22 janvier dernier, alors que Paris célébrait la mode, la fête avait été gâchée par l’absence très remarquée de Karl Lagerfeld lors du défilé Chanel.

Rien ne prédestinait Karl Otto Lagerfeld à devenir l’un des couturiers les plus talentueux de sa génération. Né en 1933 à Hambourg, ce fils d’un représentant de commerce d’une enseigne de lait concentré d’origine suédoise et d’une mère passionnée de lecture aura connu une jeunesse marquée par la guerre et de multiples déménagements, mais aussi par une éducation rigoureuse. Lui qui étonne par de grandes aptitudes en dessin tombera amoureux de  la couture le 13 décembre 1949, en assistant, grâce à sa mère, à son premier défilé, celui de Christian Dior.

Le jeune Karl Lagerfeld se mettra alors à dessiner ses premières créations. Un coup de pouce du destin quelques années plus tard le propulsera définitivement dans le monde de la mode, grâce à Jacques Mouclier qui voulait ouvrir le calendrier de la mode. Lire la suite »

VRILLAGE WESTWOOD

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C’est le loquax de Viviane, le bavardage de la couture par son jeune gode Michel qui est transformé, pour la circonstance, en couturier loquace. Au mot loquace, nous apercevons la bouche aux lèvres rouges sanguinolentes autour d’un parterre de people qui attendent avec impatience le défilé d’Andreas, le tyrolien de ces dames, « l’autre y chien » qui remue la queue quand on lui parle de la douairière

Si quelqu’un vous dit que pour réussir dans la couture il faut coucher, croyez-le ! Car, dans ce cas de figure, c’est exactement la vérité et c’est ce que nous voyons aujourd’hui à Londres pour le défilé de Viviane Westwood. La million dollar mamie nous donne une leçon de savoir-vivre pour les générations futures. Écologiquement vôtre, la maison vient de se transformer en usine de recyclage de vieilles fringues au kilo que l’on revendra dans les boutiques d’Oxford Street, mais, même à Oxford, il n’y avait aucune intelligence.

Alors, j’ai sonné au 221 Baker Street pour demander à Sherlock s’il pouvait retrouver un couturier perdu dans les limbes du grotesque. Seul le docteur Watson m’a répondu que c’était sans espoir, car Jacques, the Cooper avait déjà demandé à la faucheuse de passer par la Fashion Week de Londres. Espérons, qu’avec le Brexit, ces deux hurluberlus n’aient pas la bonne idée de venir présenter leur usine de retraitement de vêtements à Paris. Lire la suite »