Mois: novembre 2018
VIRGILE L’ILIADE ET LE TISSÉ
Virgil Abloh est d’abord un génie, mais un génie civil par son diplôme passé à l’Université du Wisconsin. Comme Raf Simons, il étudie aussi l’architecture à l’Illinois « Institute of Technology », sachant probablement que le Seigneur des Arnault aime les architectes. Mais, son éducation a commencé bien avant par sa culture Hip Hop qui va façonner les 10 ou 15 première années de sa vie d’homme.
Son approche consiste davantage à combiner ce type d’enseignement supérieur d’ingénierie a un domaine figuratif comme l’architecture. Un tiers de son éducation est de comprendre le monde de la culture d’abord, comme une boîte de pandore, j’ai choisi la mode parce que je croyais que c’était une industrie qui reliait toutes ces disciplines et certainement aussi par intuition.
Le monde de la mode évolue et son industrie, à mon sens, a été prise au dépourvu en pensant que les tendances et les indicateurs existants n’avaient aucune variable d’ajustement. En réalité, c’était tout le contraire. Ma question majeure était comment rentrer dans cette profession pour la faire évoluer. Au même titre que la tectonique des plaques qui doivent se déplacer pour pouvoir s’organiser autour d’un nouveau mouvement. Lire la suite »
CAVIAR KASSEPIED
Pommes de terre cuites au caviar, un pont si fragile entre Antoine Parmentier et les Perses qui sont les premiers à consommer les oeufs d’esturgeons. Cette nourriture décadente qui stigmatise les riches et qui répugne les pauvres, devient à la portée de tous, excepté dans les capitales des mondes.
Kaspia, après avoir inauguré son restaurant à la Fondation Alda Fendi à Rome, le 15 novembre dernier, la maison parisienne, qui est un repaire de la Fashion Week de Paris, située Place de la Madeleine depuis 1953, ouvrira à Londres ses portes à Mayfair en avril 2019.
Un Zwischenzug ou un restaurant qui remplacera le club d’échecs actuel situé au 1a Chesterfield Street, à deux pas de Hyde Park, espérons que cela ne soit pas un échec et mat pour un ‘caniard’ qui ne sera pas laqué. Les travaux ne font que commencer, mais la décoration sera dans le même style que le restaurant parisien. Le menu comprendra des classiques de Kaspia et un peu « kassepied », tels que des œufs pochés au caviar béluga et une sélection de poissons fumés, ainsi que des plats créés exclusivement pour le nouveau lieu londonien, peut-être des tartines de « pin up » butter au caviar arrosées de gin. Lire la suite »
KARL MET LE FEU AUX CHAMPS ELYSÉES
C’est jaune, c’est moche, cela ne va avec rien, mais cela peut vous couper la tête, déclarait Karl autrefois, c’était quand Sarkozy imposait à la France entière un gilet jaune obligatoire dans chaque voiture française. J’ai appuyé sur le gros bouton de la reine ibérique de Parisssse, toujours habillée comme une pouffe de la haute.
Mais, selon Jacques Brel, pour faire une bonne dame patronnesse, il faut avoir l’œil vigilant car, comme le prouvent les événements, quatre-vingt-neuf tue la noblesse. Ainsi, tricotons un pull de couleur caca jaune, car c’est ainsi que le dimanche à la grand-messe on peut reconnaître ses pauvres à soi . Un Karl à l’enfer et un Karl à l’endroit feront un beau gilet que l’on peut porter sur soie qui file un mauvais coton.
Et, pour faire plus vrai que nature, on convoque Victor Hugo et notre Dame de Paris avec l’ibérique Esmeralda, gitane rastaquouère des faubourgs, car aujourd’hui Quasimodo gîte chez la Pompadour, voilà une société de jeunes, très jeunes mais cons à la fois, qui retourne Paris comme une crêpe mais celle-ci est au sarrasin comme nous dit la Marine. Karl, avant hier soir, a fait un tabac sur les médias sociaux, car il a toujours du bon tabac dans sa « ta-bavière ». Le Hamburger qui a « pognon sur rue » nous gratifie de sa présence sur les « Gens Elysées » en présence de ses clientes, de plus de 80 ans qui en paraissent 30 après leur passage chez Ivo Pitanguy. Lire la suite »
DUCASSE SUR SEINE
C’est l’un des parrains de la gastronomie Française qui prend l’eau, mais c’est en inaugurant une chaloupe chic pour bobos écolos en quête de croisières gourmandes pour les caprices d’un fleuve, une mise en scène sur l’affluent du même nom. Une péniche, pardon chez Ducasse, on dit un Yatch, noblesse oblige. Il y avait une ambiance électrique à notre arrivée. La tension était palpable, probablement, à cause de la pile à combustion qui honore ce navigable, appelé pour la circonstance « les quais de Sphène » comme ce métal si précieux. Bienvenue dans le monde de la restauration de luxe, là où les parisiens bien informés le savent : avoir une réservation est chose impossible à moins de s’y prendre plusieurs mois à l’avance ou d’avoir soudoyé une conciergerie VIP bien introduite.
Moitié par snobisme, moitié par impuissance, nous n’avions même pas essayé d’ouvrir ce sésame, alors autant vous dire que quand l’occasion s’est présentée on a déconstruit notre planning du vendredi comme l’avait fait en son temps Christiane Desroches Noblecourt avec le Temple d’Abou Simbel. Une croisière sur Seine à 250 euros, certes, mais avec de la vraie cuisine ce qui va nous changer des Yachts de Paris. Lire la suite »
LA TIGRESSE DU PAPIER
Comme un papier tourmenté par la main de l’artiste pour éviter une page seulement cornée qui ferait ombrage à cette innocente feuille, comme pour éviter le marque page qui ferme l’ouvrage, Claudine Drai sculpte le papier de soie. Un pliage perceptible qui atteste que le vent se lève, et que les vagues grondent, et devant l’infini l’artiste, que j’appellerai la tigresse de papier, exprime la fulgurance de son talent par la liberté de ses tableaux, qui lui donnera une aura de légende.
Rêve de rêve ou un monde d’avant, les mots , comme une île au trésor dont on aurait la voie d’accès. Comme un matin d’un soleil qui brille sans éclat ou Mille anges se dressent devant vous, un choc de papier de soie qui devient un pallier de soi. Ce qui m’intéresse dans cette oeuvre, c’est l’équilibre de ce que propose l’artiste : une justesse du mouvement comme dans la nature, une marche silencieuse qui se prête à la méditation. On pourrait penser que l’oeuvre ne bouge pas, pourtant elle nous offre à chaque tableau une sensation comme un ciel de nuages si doux où le vent arrêté par une petite colline ferait barrage à ce frêle ouvrage.
Un tableau, qui à peu de choses près, ouvre à Apollinaire, à Aragon et à Arthur Rimbaud. L’artiste n’est pas qu’un déversement de charmes et d’émotions, mais aussi la beauté d’une grande plénitude et d’une justesse indicible. Lire la suite »
LES SAPINS DES CREATEURS
Chacun à sa façon fête Noël et les couturiers ne sont pas en reste. Cette année, une exposition au Plaza Athénée des créateurs de la couture ne déroge pas à la règle qu’un bienfait pour Noël est toujours récompensé. Cette oeuvre caritative est comme le « Grand Pardon » de la profession, le jour où chacun oublie ses rancunes pour une fois dans l’année et pense aux plus déshérités.
Voilà, pour chacun d’eux, le mot qui définit leur arbre :
Chanel : la nuit rouge comme cette lanterne suspendue à la porte des lieux de permission de bien vouloir rentrer dans la boutique pour acheter son « 255 ».
Olivier Theyskens : un « Treeptyc » Trois tableaux en un de la naissance à sa déchéance pour un rupin de Noël.
Christian Dior : Diaporama la Nuit – Une nuit bien sombre de voir un feu d’artifice se terminer en feu « d’arti-chouette » : Kering en serait ravi.
Christian Ghion : l’Art d’Etre Maçon – Si vous n’avez pas la truelle rouge comme le sang, le sapin de Christian vous fera oublier son ciment.
Elie Saab : Rêve de Haute Couture – Sous sa cloche, le rêve de Haute Couture d’Elie Saab deviendra-t-il réalité ?
Emmanuel Ungaro : Sapin de Cadeaux – Comme pour dire à chacun d’entre nous que l’Arbre de vie est un cadeau. Lire la suite »
FEMME DE MÉNAGE HAUTE COUTURE
Parfois, un créateur peut en cacher un autre ! C’est dans les ateliers d’une maison de couture là où, la nuit, certaines techniciennes de surface officient comme des ombres contre-appui de la lumière. Une d’entre elles, fascinée par la Haute Couture, vient inlassablement réaliser sa tâche pour un salaire de misère au milieu des robes des clientes les plus riches de la planète. Elle vient de sa banlieue lointaine pour atteindre le très chic quartier qui voit déambuler le jour les femmes les plus chics du monde.
Cette petite main du ménage, cette inconnue, est en admiration devant ces soies et ces tissus étalés sur les tables de travail. Sa passion, la couture, elle en rêve chaque nuit. Un soir, là où la nuit se fait plus profonde et plus noire que jamais, un rouleau d’organza laissé sur une table par erreur et quelques dessins du créateur de la maison, elle sentit monter en elle l’irrépressible envie de créer. Laissant son balai, elle dessine une robe en deux coups de crayon, et commence à couper et a la mouler sur le Stockman. Après trois heures de travail, elle repart vert sa banlieue morose. Elle vit ce petit moment de grâce comme une bouffée d’air frais à sa triste vie. Lire la suite »
GUIMET EN PARENTHÈSE
Le pavé vieilli et suspendu m’emporte dans le charme doré et froissé de l’automne. Je regarde la façade de ce monument si beau et si différent, comme un éclair unique et fidèle de l’aube légère, là où l’habit des arbres chuchote des notes de feu aux yeux émerveillés de la muse qui m’accompagne.
Le musée du grand industriel, Émile Guimet, est maintenant à ma portée, et ce grand homme qui avait la volonté de créer une place aux religions de l’Égypte, de l’Antiquité classique et des pays d’Asie était un visionnaire au-delà des préjugés. Un voyage en Égypte, en Grèce, puis un tour du monde avec étapes au Japon, en Chine et en Inde lui a permis de réunir cette importante collection. C’était hier soir, place d’Iéna, et je fus saisi d’une interrogation sur la perception de l’Orient comme double de l’Occident.
» L’Orient « ; création de l’Occident ou de son double et de son contraire : l’incarnation de ses craintes, un musée pierre de St-Pierre qui se veut être l’esprit de celui-ci tout entier.
L’Orient est tantôt une caricature, tantôt un complément de notre propre image, si proche de nous, et de Murakami a l’ère Meiji il triomphe sur notre territoire et les artistes Japonais affolent l’Hexagone car le Japon est une passion française. Lire la suite »
GOOD GIRL FOR BAD GIRLS
Donner à une fille des chaussures à talent et elle pourra conquérir le monde. Voici l’inspiration de « GOOD GIRL » ! Le résultat d’un flacon en forme de stiletto Louboutin une association sur le fil du rasoir pour du parfum, surtout si la belle a les pieds aussi odorants qu’un cadavre de faisan à la deuxième semaine de maturation. Ironiquement baptisé « Good Girl » s’accompagne du message « It’s so good to be bad! »
Avec une tubéreuse de la fève du tonka grillée et un léger souffle floral de jasmin qui donnent des notes qui vous emportent dans le fin fond d’une poulaine, c’est pas le pied. Couples sado-maso, bienvenue dans la fragrance du panard que l’on peut lécher à foison sans jamais se lasser de l’odeur. Pourquoi pas, la prochaine fois, un flacon en forme de pot d’échappement appelé « particules fines » : le nouveau parfum chic de la parisienne de la reine Margot.
Le nez « derrière » ce parfum est Louise Turner. Avec sa fève du tonka, elle est la diablesse flou du maître du même nom. Mais, le fruit du teck brésilien qui signe l’odeur caractéristique de l’herbe fraîchement coupée me donne envie de vomir après que la peau ait rendu son PH comme un acide que ma belle-mère aurait cultivé et, surtout, après lui avoir dit que ses toiles de ce peintre inconnu ne vaudront jamais rien, elle continue sa vision de tueuse à mon encontre (croûte que croûte). Lire la suite »