Mois: juin 2018
LES FOSSOYEURS DE LA HAUTE COUTURE
Il s’appelle Pierre Agneau, Didier Grumler et bien d’autres… Ils avaient annoncé la mort de la « Haute Couture » en leur temps. Mais, qui s’en souvient aujourd’hui ! Les écrits restent alors que les paroles s’envolent. Des visionnaires d’une profession qui s’expliquent aujourd’hui en 140 caractères et leurs cerveaux formatés aux médias sociaux ne dévoileront jamais l’échelle microbienne de leur connaissance. Voici en ce qui me concerne quelques mots qui décrivent cette activité que j’ai découverte il y a quelques années maintenant, et qui, depuis tout ce temps, continue à faire ma joie.
Elle est comme un soleil qui perce soudain les nuages pour faire apparaître un paysage ou une ville inondée de lumière et, en une seconde, transforme tout sans rien changer. La Haute Couture transfigure non pas le réel, mais la perception que nous en avons. Au premier show, soudainement, elle nous baigne d’un rayon irrésistible et, avec une telle force, que celui-ci nous rend indéniablement heureux comme une piqûre d’épingle du bonheur. Et, là, en dehors de toutes considérations esthétiques, elle fait vibrer ma réalité. C’est ainsi que le beau et l’émotion se rejoignent dans l’évidence d’une vie sublimée par une robe que certains appellent le « Vêtement »
La beauté suffit pour me redonner du sens à cette vie malheureusement passagère. Nous vivons dans un monde où le beau et le moche se confondent et nous n’avons pas la capacité de pouvoir les séparer, car nous voulons donner d’abord aux hommes de Cour pour en tirer quelques substances que la vie nous impose. Lire la suite »
ESMOD EN ÊTRE D’EXCELLENCE
Il y a des jeunes dont la créativité s’épanouie au fil des années dans le prisme d’une école. Mais, ce n’est pas seulement les dirigeants ou les professeurs qui contribuent à cela, c’est en fait l’alchimie d’un ensemble de personnes qui forment par leur bienveillance et leur professionnalisme les créateurs de demain. Ils ont d’ailleurs déjà formé bon nombre d’entre eux, dont le poète et seul Maître d’Art du monde de la mode le couturier, Franck Sorbier.
Des gens, qui se remettent en question pour faire encore mieux, et toujours plus. Formater un créateur, aussi libre que passionné, n’est pas chose aisée, mais quand vous rencontrez Véronique Soboul-Polchi à leur présentation, et bien d’autres dont la liste serait trop longue à décrire en cet instant, vous savez que vous êtes là où il faut être pour parler de mode.
C’est dans le mythique théâtre des Champs-Elysées, classé parmi les monuments historiques de la capitale que se tenait « Esmod en scène », et la dame en blanc, « Christine » pour les intimes, vous accueille toujours avec ce « je ne sais quoi » en plus dans ce temple qui, depuis sa création en 1913, accueille artistes et compositeurs des plus prestigieux de la musique, de l’opéra et de la danse. Coco Chanel, jeune créatrice de mode et Igor Stravinsky, son amant, y ont produit le « Sacre du printemps » – Oui à cette même place ! Alors, quoi de plus naturel pour une présentation de mode d’exception.
Toutes les maisons sont présentes, et je suis assis derrière Hubert Barrère de la maison Lesage, et face à Stephane Rolland coincé entre « Madame la Mairesse » (que je déteste ce mot !) du huitième arrondissement et le patron de la Messe de Francfort, prouve que l’excellence attire toujours les meilleurs, un secret livré aux autres écoles qui voudraient prétendre à ce statut de première école de mode au monde. Lire la suite »
CRITIQUE DE MODE, OÙ ÊTES VOUS ?
On l’appelle le « Salaire de la peur » et, c’est Monsieur Arnaud qui donne le « La ». Mais, peut-on aujourd’hui critiquer la mode et le luxe ? Car, ici, je ne parle pas de Bernard mais de Georges. La question, qu’il faut se poser, est : « Y-a-t-il encore des critiques de mode dans cette profession » ? Car les industries du luxe cadrent les journalistes et les influenceurs en les mettant sous perfusion d’argent ; c’est le salaire de la peur.
Pour ma part, je n’ai jamais rencontré que des courtisans, et d’infatigables scribouilleurs qui vivaient au crochet des marques, des faux talents métaphoriseurs de mots ampoulés, ne parlant jamais avec réflexion. Mais, les marques se contentent de peu, car pour elles, il vaut mieux un bon valet aux ordres non hostile au banal que l’on peut tordre à foison, qu’un chef des odeurs louches qui pourrait lâché une vérité lors d’un petit moment d’égarement. Lire la suite »
OUTSTANDING MEN’S FASHION WEEK PARIS
After a week that saw the beginning of collections from Virgil Abloh at Louis Vuitton and Kim Jones at Dior, with the rush of star power fueling other designers to up their game with a series of outstanding staged shows.
On Monday, Men’s Fashion Week Paris started with the presentation of Simon Porte Jacquemus who drew the fashion crowd to a beach near Marseille, France, for the launch of his first men’s collection. Next September, Hedi Slimane will stage his first show for Céline, marking the house’s entry into men’s wear, while Kris Van Assche will follow with his debut for Berluti in January. Lire la suite »
BALMAIN JEAN PAUL MARINÉ
Robes à rayures et marinières de sortie pour Jean Paul Rousteing ; une inspiration toute trouvée : l’inspiration des autres. Comme sa cousette, Monsieur 2 jours d’Esmod vient nous présenter une « plage à YA », mais pour lui le « ya » n’est que le « oui » de l’allemand le plus célèbre de France, j’ai nommé Karlitou de Charnel.
Une collection proche de la Côte d’Opale, c’est mieux que la côte « d’Azor le chien », mais plutôt la côte de « bhopal » pour nous asphyxier. Une collection d’un peu de partout et, surtout de matou qui ronronne la litanie du vêtement sans talent. Encore et encore la copie d’un roumain plutôt que d’un Rousteing qui demande encore un peu de considération et prêt à se prostituer pour un fleuve de talents qu’on lui aura accordé, mais le seul fleuve qu’il a en vue c’est le St Laurent mais celui du Canada.
Une collection à rayures que l’on voudrait voir rayer du cosmos de la mode. Balmain 1946 n’est pas l’âge du créateur, le clin d’oeil au sweet des universités américaines, c’est peut-être pour nous rappeler qu’il n’a aucun diplôme de mode.
Cette génération grossière, mais surtout pas élevée, se donne des airs de décontraction sociale et sexuelle qu’elle n’a pas.
La génération « Y » c’est la génération « Yakitori », qui mange japonais et qui pense que le modèle américain est un modèle absolu, prenant appui sur le déphasage entre leurs besoins et leurs attentes, un mode de fonctionnement qui est un fossé générationnel . Lire la suite »
WHITE VUITTON FOR BLACK POWER
As Virgil Abloh took his bow after his debut men’s wear show for Louis Vuitton, he embraced his mentor, Kanye West, and the two men openly wept tears of joy. The designer from Rockford, Ill., who four years ago launched his streetwear label Off-White with the aim of revolutionizing high fashion, had a theory about what it meant for him to reach the top rungs of the industry.
The clothes themselves signaled the dawning of a new era. Neither pure streetwear, nor straightforward luxury, they sat somewhere in between, with all the trial and error that comes with mapping new territory.
In a preview at the Louis Vuitton studio, Abloh said he wanted to start with a blank slate. His color scheme was based on white light hitting a prism and separating into a spectrum of hues, with shades ranging from off-white (naturellement) to the multicolored palette of “The Wizard of Oz.”
Abloh likened himself to the character played by Judy Garland, the “farm girl from the Midwest transported to Oz, a fairy-tale land where she experiences things beyond the reach of her imagination.” Along his yellow brick road, he found transfigured basics: a jacket made of white mink; a camel double-faced cashmere hoodie, and a tie-dye T-shirt in white leather.
In their pristine whiteness, the opening looks made a powerful statement. The mohair suit, crocodile leather trenchcoat and monogram-embossed leather vest were the sartorial equivalents of box-fresh sneakers. Lire la suite »
HABEMUS BABA AU RHUM
Pas besoin d’être converti pour venir dîner dans cette chapelle à bobos située à proximité de l’Opéra. Un lieu où tu « amen » ta simplicité biblique (tables et chaises en formica) mais trop bruyant pour recueillir les confessions, et trop lumineux pour peloter votre maîtresse sous la table : pas de Boogie Woogie avant la prière du soir.
Le lieu se « prêtre » sans doute mieux à prendre un dernier verre de vin, mais bénissons le dieu Bachus pour que celui-ci soit bon. Donc, après le « béni dit chiqué » : entrées, plats, desserts et des assiettes presque réussies bien qu’un peu osées gustative-ment, velouté de potiron et sorbet au vinaigre balsamique, filet mignon et paillasson d’artichauts, tiramisu aux poires au vin (de messe probablement) et chocolat chaud. C’est bon, mais pas très orthodoxe, et cela n’est pas la croix et la bannière.
Pour accompagner ces nourritures terrestres, vous aurez le choix dans l’opus vinorum, certes concis mais bien fait. Vous pourrez alors boire le calice jusqu’à la lie. Lire la suite »
A PALAZZO FOR ZEGNA
Pour sa dernière collection à Milan, Alessandro Sartori a choisi de présenter au coucher du soleil. Ce vendredi, la foule de la mode italienne s’est pressée au bord du Palazzo Mondadori, une monumentale construction conçue par Oscar Niemeyer, (l’architecte de la ville de Brazilia pour les sans culture) paysage plat encadré par une série d’arches en béton, comme une robe de Ralph & Russo .
Installé au bord du lac d’Idroscalo, le spectaculaire bâtiment de béton et de pierre de 1968 joue avec l’eau et la lumière. Et Alessandro Sartori l’a vu comme l’incarnation architecturale parfaite des principes de la conception de sa collection de printemps : « graphique et volumineux, mais en toute liberté de poids. » Rien à voir avec ma voisine ex-comtesse de Venise qui se mouchait abondamment à mes côtés et qui recréait son environnement en transformant son entourage en canaux de Venise, mais il est vrai que nous sommes composés à 95 pour cent d’eau ; « une belle leçon d’humidité ».
Dans sa quête contre l’apesanteur, Alessandro Sartori nous offre un voyage vestimentaire athlétique et expérimenté avec des tissus de nylon légers. Le pont qui s’étendait sur l’eau, avec les bancs de petits poissons qui s’y faufilaient, avait été transformé en une passerelle pour les mannequins, et comme un miroir bordé de blancs, nous avions le sentiment que chaque bellâtre marchait sur l’eau. Lire la suite »