JOUR/NE

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oivierUne belle afro dite vient s’assoir sur le canapé devant le président Morand, très circonspect ! Nous sommes chez le couturier du : « Je ne vois rien mais j’invente tout ! Je ne comprends rien mais je déforme tout », comme un esprit d’une sécheresse supérieure ! Tout en surface sans profondeur, n’ayant ni sentiment, ni passion, ni enthousiasme, il est comme le trou du dessinateur à l’emporte-pièce, il remplit les creux du travail d’autrui.

Il n’a pas besoin davantage de génie pour cette couture si morne. Sa notion du doute est infinie. Il est récurrent sur sa propre capacité à créer un niveau d’exigence souhaité, un doute sur la cohérence et la pertinence de son travail, un doute sur la qualité de l’œuvre lorsqu’elle est achevée, un doute sur son originalité, sur son degré d’impact et sur sa capacité de diffusion. Mais c’est le doute qui rend fou et non la certitude.

Pour appréhender une collection, chacun dispose de ses propres équations. Mais, tous sont confrontés au doute fondamental et à la fameuse angoisse de la robe blanche. Le doute du créateur commence par la tentative de se convaincre lui-même de la nécessité de son travail qu’il est sur le point d’entreprendre.

L’inspiration naîtrait-elle du doute ou d’un labeur quotidien qui nous la ferait imaginer comme un muscle devant continuellement s’entraîner sous peine de rouiller ? Probablement, des deux.

Mais là, nous n’avons aucun doute sur la création de ce créateur, un semblant patchwork d’essais de création, pour attirer l’attention, sur une couture qui n’en vaut pas la peine. C’est la confrontation entre la force de son désir et la fragilité de sa technique, non adossée à la sécurité d’un savoir.

Mais, à la question si celui-ci a peur, la réponse est non. Quant à moi je répondrai par la réplique célèbre de Sarah Bernhardt sur la peur : « Rassurez-vous, cela viendra avec le talent ! »

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